La jeune fille de 18 ans a été diagnostiquée d’un diabète de niveau 1 il y a environ huit ans. Elle doit donc se brancher à une machine, qu’elle traîne dans sa poche, pour avoir ses doses quotidiennes d’insuline. Elle s’entraîne toujours avec sa machine, incluant les séances de sparring. Lors de son seul combat disputé, elle n’était toutefois pas branchée à son dispositif. Elle assure que le tout s’était bien déroulé et que c’était l’adrénaline qui se faisait sentir.
Garzon assure qu’elle ne s’est jamais laissé abattre par sa maladie. Oui, il y a eu temps où elle était plus timide et exprimait peu ses émotions. Maintenant, tout sort avec fluidité. Dans un ring de boxe, c’est encore plus évident. Les coups atterrissent rapidement et avec puissance sur les mitaines de son entraîneur.
Avant de s’adonner au noble art, Marie-Soleil Garzon a fait des exercices de kickboxing à Saint-Basile-le-Grand. À l’été 2016, elle s’est inscrite au centre d’entraînement de sports de combat Académie Impak MMA de Saint-Mathieu-de-Belœil. Elle a rapidement attiré l’attention de l’entraîneur Denis Bélanger.
«J’ai vu qu’il y avait du potentiel chez elle. Elle a du feu dans les yeux et du chien», reconnaît Bélanger.
Marie-Soleil Garzon a vite donné raison au flair de son entraîneur. Elle devient maintenant une partenaire de choix pour les séances de sparring avec les autres boxeurs, car elle ne relâche jamais la machine. Si les garçons avaient peur au début de mettre toute la gomme en raison de son diabète, ils se sont vite aperçus qu’elle poussait la machine à fond. «Marie-Soleil a une certaine rage. Il faut parfois la calmer, car elle doit y aller à 100 milles à l’heure, ajoute Denis Bélanger. Elle fait les mêmes exercices que tous les autres boxeurs.»
Au fil des enseignements, Denis Bélanger a senti que c’était le moment d’envoyer sa protégée dans le feu de l’action. La jeune fille démontrait beaucoup d’enthousiasme pour le projet. «C’est motivant et excitant au début quand tu te fais parler de la possibilité d’un combat», reconnaît Marie-Soleil Garzon.
Cette dernière s’est mesurée en juin 2017 à une pugiliste du même club à Saint-Jean-sur-Richelieu. La nervosité s’est emparée d’elle quelques minutes avant le combat. Le duel aussi a été tout un exercice de gestion pour les entraîneurs. Étant donné qu’elles s’entraînent au même endroit, il s’agissait d’un combat de démonstration sans vainqueur déclaré. Les deux boxeuses ont eu de la difficulté à se restreindre, selon Denis Bélanger.
«Elle a fait un super beau combat. Je suis en train de regarder pour la possibilité d’un autre combat.» «J’ai bien aimé l’expérience du combat», renchérit pour sa part Sunshine.