Avant la politique, Marilyn Nadeau s’était déjà fait connaître par son engagement communautaire. « J’étais présidente d’Octogone, la section jeunesse des Clubs Optimistes, à 12 ans, et j’avais 45 membres! », se souvient-elle en riant. Plus tard, elle participe à l’ouverture du CPE de la municipalité, en 2003, « avec une équipe formidable ».
Elle doit son arrivée en politique à l’ancien maire Jacques Durand, qui l’a convaincue de se présenter comme conseillère municipale. « D’abord parce que j’étais une femme », raconte-t-elle en souriant. Après un mandat comme conseillère, elle se présente à la mairie en 2013, lorsque M. Durand tombe malade. Elle affronte alors deux hommes et l’emporte pour devenir la première mairesse de Saint-Jean-Baptiste.
Ce premier mandat a donné le ton à son style, dit-elle. « On a travaillé sur les jeux d’eau, la piste de BMX. J’y allais moi-même “rocher” avec les jeunes! » dit-elle, en évoquant les nombreuses heures de bénévolat et la participation d’entrepreneurs et de parents mobilisés.
Une politique de proximité
Depuis, Marilyn Nadeau a été réélue deux fois, sans opposition. Pourquoi un quatrième mandat ? « J’aime ça. J’y mets tellement mon cœur. Je rends ça humainement politique », résume-t-elle simplement. Pas étonnant pour cette ancienne auxiliaire familiale et sociale au CLSC, puis éducatrice en petite enfance.
Ce qui l’a fait durer, croit-elle, c’est la proximité et l’écoute. « C’est ce qui a fait que j’ai perduré, d’être consciente des besoins des gens. Même si ces besoins changent. »
Au fil des années, la mairesse a vu la communauté évoluer. « Au début, c’était le pavage, les infrastructures. Aujourd’hui, c’est de plus en plus de la consultation, de l’inclusion, des enjeux sociaux. On développe le vivre-ensemble. »
Les défis du prochain mandat
Le transport collectif reste un dossier sensible. « Le service est inéquitable. On paie, mais on n’en profite pas vraiment », souligne-t-elle, en référence au montant d’immatriculation que les conducteurs versent à la Communauté métropolitaine de Montréal. La Municipalité attend toujours un rapport à ce sujet.
Elle évoque aussi la mobilité active, un projet cher à son cœur : « Les gens marchent, courent, font du vélo ici. Je veux relier nos parcs, et du même coup, encourager les bonnes habitudes de vie. »
Mais la consultation citoyenne demeure, selon elle, un défi. « On a essayé des sondages, des soirées de consultation, mais les gens ne se déplacent plus. Même dans une petite communauté où tout le monde se connaît, c’est difficile d’obtenir l’heure juste. C’est là qu’il faut travailler. »
Vision à long terme
Développement durable, énergie renouvelable, logement social : la mairesse sortante veut poursuivre dans cette direction.
Elle parle d’éolien et de solaire, pas seulement dans le secteur agricole, mais aussi sur des bâtiments municipaux. « Il faut quelqu’un de “ferré” pour faire atterrir des projets comme ça, bien faits et acceptés par la population. Avec nos vents, on est propices à cette énergie et je pense être la femme de la situation pour des projets d’infrastructures [de cette ampleur]. »
Elle souhaite aussi faire progresser les logements sociaux. « On a seulement 20 portes ici. Pour le vivre-ensemble, j’aimerais le porter encore plus fort et inclure du multifamilial. »
Car pour elle, la politique ne se pense pas « de mandat en mandat ». « Je vois à long terme », dit-elle, en évoquant aussi son rôle de préfète de la MRC de La Vallée-du-Richelieu, qu’elle souhaite conserver.
« Je suis une rassembleuse. Si une autre ville rayonne, c’est toute la MRC qui en profite. Plus tu travailles dans d’autres sphères, plus tu impactes ton milieu. C’est la force du nombre. »
Après?
En plus d’être la mairesse de Saint-Jean-Baptiste, Mme Nadeau est aussi la préfète de la MRC de La Vallée-du-Richelieu et administratrice de la Fédération québécoise des municipalités. Une défaite électorale le 2 novembre prochain se traduirait par beaucoup de départs. » C’est vrai, dit-elle. Mais la Marilyn en moi va vouloir continuer à contribuer au bien commun d’une manière ou d’une autre. Je vais toujours contribuer à ma communauté », conclut-elle.