24 mai 2023 - 07:00
McMasterville considérée pour accueillir une usine de batteries
Par: Denis Bélanger
Les terrains de l'ancienne usine d'explosifs CIL, qui a fermé ses portes en 1999. 
Photo François Larivière.

Les terrains de l'ancienne usine d'explosifs CIL, qui a fermé ses portes en 1999. Photo François Larivière.

Les terrains de l’ancienne usine Canadian Industries Limited (CIL), situés à la limite de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand, sont maintenant dans la mire d’un fabricant étranger de batteries qui s’est enregistré récemment comme lobby pour faire les représentations nécessaires. Les élus de la région se font toutefois avares de commentaires pour ces lots qui étaient également convoités pour un développement résidentiel de type TOD (Transit Oriented Development).

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L’entreprise suédoise Northvolt AB s’est enregistrée ce printemps pour étudier plusieurs sites potentiels pour implanter une usine de fabrication de batteries. Le mandat s’étend jusqu’au 31 janvier 2024. On retrouve aussi sur la liste des lobbys enregistrés l’entreprise californienne Cuberg, mais cette dernière appartient maintenant à Northvolt. D’autres sites au Québec seraient aussi étudiés alors que les villes de Montréal et de Baie-Comeau figurent dans la colonne des organisations à contacter.

Northvolt entend également faire des représentations auprès du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Ce dernier sera d’ailleurs de passage dans la région le 26 mai à l’occasion d’un dîner-conférence organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR). Le ministre devrait discuter avec le journaliste de L’OEIL à ce moment.

Notons que depuis son inscription au Carrefour Lobby, Northvolt a confirmé la réalisation d’une importante usine de batteries pour les automobiles électriques en Allemagne, un projet qui semblait être mort à un certain moment.

Silence radio

Les élus de la région demeurent muets pour l’instant. La MRC de La Vallée-du-Richelieu a simplement dit être au courant de la nouvelle, tandis que le maire de Saint-Basile-le-Grand Yves Lessard n’a pas donné suite à la demande du journaliste. Du côté de McMasterville, c’est le département des communications qui a commenté brièvement la nouvelle. Le maire Martin Dulac n’était pas disponible au moment de mettre sous presse.

« Notre Municipalité reçoit beaucoup d’appels d’intention puisque nous possédons l’un des plus grands terrains disponibles dans la grande région de Montréal. Nous avons donc pour politique de ne jamais commenter des projets existants ou inexistants, éventuels, exploratoires et/ou potentiels. L’intérêt que suscite ce terrain monopolise déjà suffisamment de ressources. Il deviendrait vain en plus de commenter chaque rumeur qui le touche. Si un projet se concrétise, des annonces seront faites en temps opportun », a répondu la porte-parole Virginie Beauchemin.

Développement résidentiel

Des efforts sont pourtant déployés depuis des années à McMasterville pour la réalisation d’un développement résidentiel. En 2016, la Ville avait notamment confié à Apur urbanistes-conseils, au coût de 90 000 $, le mandat de réaliser la planification détaillée de la conception de l’aménagement de l’aire TOD près de la gare. Des consultations avaient même été tenues. Le processus avait notamment mené à l’idée de dévier la rue Richelieu du bord de la rivière.

En 2020, toujours dans le cadre du développement de l’aire TOD, une demande avait été formulée auprès du ministère des Transports du Québec pour déplacer le passage à niveau projeté au rang des Trente à Saint-Basile-le-Grand. McMasterville n’a toujours pas eu de réponse jusqu’à maintenant. Toujours en 2020, les élus avaient fixé le nombre de logements possible dans le secteur à 775. Ce nombre aurait pu être revu à la hausse dès que 500 unités auraient été occupées.

Les terrains en question appartiennent en partie depuis 2015 à l’entreprise maintenant appelée Quartier MC2. Les principaux actionnaires sont le millionnaire d’Occupation Double, Luc Poirier, ainsi que de Min Ying Wu et Serge Gariépy. L’entreprise convoitait ces lots depuis plusieurs années déjà et s’est enregistré en 2013 comme lobbyiste. Un des administrateurs avait déjà confié à L’Œil Régional que le projet pourrait contenir 1200 unités d’habitation. Le projet ne s’est pas encore concrétisé et aucun permis de construction n’a été délivré par la Municipalité jusqu’à maintenant. Auparavant, les terrains appartenaient à Akzo Nobel, qui a dû procéder à leur décontamination. Selon les documents de la Municipalité, Akzo Nobel détient encore des lots dans le secteur.

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