Fini le rugissement matinal, bienvenu dans un monde où deux personnalités cohabitent : la brute mécanique et le scout écologique. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ici, l’électrification n’est pas synonyme de tranquillité mécanique.
Ce GLC Coupé ne fait pas dans la demi-mesure. Jantes grand format, quatre embouts d’échappement et la fameuse calandre Panamericana que l’on distingue entre toutes. Dans l’habitacle, on se promène entre fibre de carbone et cuir Nappa. Seul petit bémol : il faut la souplesse d’un athlète pour s’installer élégamment à l’arrière. Que voulez-vous, coupé oblige!
Derrière ce style cependant, c’est la technologie qui domine. Sous le capot, terminé le vieux V8, place à un explosif 4 cylindres turbo, appuyé d’un moteur électrique qui propulse la cavalerie à 671 chevaux et 752 lb-pi de couple. Sur papier, si on était dans une AMG traditionnelle, tout le quartier mériterait des bouchons d’oreille. Je sais, je vous en ai déjà glissé un mot, mais quiconque connaît le nom AMG l’associe systématiquement à une motorisation vrombissante exceptionnelle. Ici, c’est différent; le matin, on part en mode silencieux, presque discret… presque, car l’autonomie électrique est relativement limitée.
Le paradoxe AMG
Les chiffres sont impressionnants. Le 0-100 km/h s’abat en 3,5 secondes, et la suspension adaptative rend la randonnée exceptionnelle. Mais la technologie AMG ajoute aussi des éléments de compromis : direction ultra précise, modes de conduite variés et même des barres stabilisatrices. Les relances sont sans délais, la boîte à neuf rapports fait le travail en accélération vive, mais oups, paraît parfois un peu saccadée en ville.
Il y a quand même un élément qui détonne : on n’a pas tant que cela l’impression d’une AMG brute. Pour rappel, mentionnons que les AMG de Mercedes viennent en deux catégories : les 63, pures et dures dont la sportivité est sans reproche. Et les 43, plus souples, plus douces et qui sont capables de puissance, mais avec un peu plus de réserve. Dans le cas de ce GLC, même s’il porte l’écusson 63, le 43 serait mieux mérité. On ne ressent pas la hargne traditionnelle des AMG, malgré une puissance plus séduisante.
Hybride, oui mais…
Ne cherchez pas la vertu. L’autonomie électrique, c’est 14 à 16 km : parfait pour aller chercher les cafés du matin quand on est trop paresseux pour s’en faire à la maison, mais certainement pas pour traverser la Montérégie. La vraie magie, c’est la combinaison des deux mondes : un petit coup électrique pour les centres urbains, et le plaisir de la conduite AMG sur autoroute. Le coffre, lui, s’est sacrifié pour la batterie avec ses 390 litres disponibles.
On ne peut cependant passer sous silence le système d’infodivertissement MBUX devenu plus simple avec l’usage (et l’expérience de Mercedes). On cherche moins les fonctions, et les commandes vocales sont particulièrement efficaces. Il s’abrite d’ailleurs dans un écran tactile de 11,9 pouces au centre de la planche de bord.
Un bon mot aussi pour le système audio Burmester 3d qui transforme littéralement le cockpit en salle de concert, et dont la puissance permet de couvrir ma voix de ténor avec efficacité. Au grand plaisir de Chérie, dois-je le dire. Quant au nombre de systèmes de sécurité embarqués, il frôle la vingtaine, incluant l’adaptation de la vitesse en fonction de trajet. Inutile de dire que tout a été pensé dans ce domaine.
Ce Mercedes GLC 63 AMG Coupé hybride, c’est la preuve qu’on peut être branché sans perdre le goût du plaisir de conduite. On se demande toujours si une telle liste de technologies, de puissance et de contraste est vraiment possible. Avec ce GLC, AMG signe un utilitaire coupé à la personnalité aussi complexe qu’attachante : hybride sur la route, mais aussi dans l’âme.