Je lui ai promis que je la protègerais contre cette peur de l’inconnu. Je veux qu’elle ait envie d’apprendre à connaître ses voisins et leurs différences. Vivre et laisser vivre est une valeur clé dans l’éducation que nous voulons lui transmettre.
J’ai presque toujours vécu à Belœil, autrefois sur la rue Brodeur et maintenant sur Pigeon. J’ai enseigné dans la région et j’y travaille encore. J’ai eu dans mes classes des enfants TSA. Certaines personnes sur le spectre habitent d’ailleurs déjà la rue. L’entraide y est aussi présente, que ce soit pour passer la souffleuse après une tempête ou pour ramasser le bac d’ordures d’un voisin absent.
Ma conjointe et moi adorons la rue Pigeon, elle est tellement bien située. Tout est accessible à pied, que ce soient les commerces ou le transport en commun, ce qui est parfait pour des gens sans permis de conduire. La circulation est déjà importante et les voitures qui arrivent depuis la 116 roulent déjà fréquemment à plus de 65 km/h, comme enregistré sur le capteur de vitesse qui y était présent récemment. Une trop forte circulation rapide est déjà un enjeu sur la rue, je ne crois pas que les véhicules des intervenants soient la source de ce problème. Quand un voisin utilise déjà la rue comme stationnement pour ses véhicules d’entreprise et que personne ne réagit, je me pose des questions sur les réels enjeux.
Petite réflexion : et si c’était une Maison Véro et Louis, aurions-nous cette montée de boucliers? La gêne l’aurait probablement emporté sur la peur.
En tant que résidents de la rue Pigeon, directement concernés par le sujet, nous sommes fiers de soutenir un projet comme celui de LA CASA. En attendant, on va serrer fort notre bébé en lui répétant que nous sommes tous différents, et c’est ce qui fait notre beauté.
Charles Guevremont et Marie-Jeanne Beaulieu