M. Caron a œuvré pendant plus de 30 ans dans le secteur des services financiers, dont 16 au sein du Mouvement Desjardins. Il est arrivé à la tête de la Caisse de Belœil–Mont-Saint-Hilaire en 2018 pour remplacer Jacques Rémy qui était en poste depuis 20 ans. Le gestionnaire a su poursuivre la mission et les valeurs de l’organisation. « Dans le monde bancaire traditionnel, tu enrichis les actionnaires. Chez Desjardins, tu enrichis une communauté », ajoute-t-il.
Michel Caron sait qu’il laisse les rênes de la Caisse entre de bonnes mains. Il connaît Mario Aylwin depuis plusieurs années. « Avant de venir ici à Belœil, j’étais directeur de Caisse à Alma au Lac-Saint-Jean et Mario était directeur d’une caisse à Mashteuiatsh. Quand j’ai su que c’était lui qui me remplaçait, j’étais bien content, car son profil d’entrepreneur correspond à ce dont la caisse d’ici a besoin. Les commentaires sont positifs à l’endroit de Mario Aylwin. C’est un gars qui va être impliqué et accessible. »
M. Aylwin a pu compter sur l’aide de M. Caron avant son départ pour faciliter la transition. Il a été présenté aux membres du conseil d’administration et à plusieurs autres personnes de la région lors de différents événements. « Au Lac-Saint-Jean, j’étais dans une plus petite caisse que celle de Belœil, explique M. Aylwin. Pour avoir accès aux bassins de plus grosse caisse, il faut aller chercher de l’expérience et faire des mandats. Je voulais avoir de l’expérience sur les comités de gestion et Michel Caron a été le premier à lever la main pour me dire de venir voir chez lui comment ça fonctionne. Ça fait bizarre un peu que quelques années après, je sois sélectionné pour le remplacer. Et je sais que Michel Caron pourra facilement être joignable s’il y a quelque chose. »
Mario Aylwin occupait depuis quelques années la fonction de directeur d’une caisse à Montréal. « J’ai soumis mon nom pour le défi et la proximité. On voit ici quel impact peut avoir une caisse sur la communauté. »
Redonner à la communauté
Sur un ton léger, on note que Michel Caron a participé ces dernières années à de nombreuses prises de photos pour des remises de chèques à diverses causes et organisations. Plus sérieusement, il est surtout fier de tout le travail fait pour pouvoir redistribuer cet argent.
« À titre d’exemple, nous avons remis 83 000 $ au Centre d’action bénévole pour des paniers de Noël qui serviront aux jeunes défavorisés de la région. Cette collecte de fonds est née d’une partie de golf avec trois entrepreneurs. On s’est dit que ça manquait à la région, une partie d’huitres. Nous avons fait ça chez quelqu’un et récolté 15 000 $. Puis, on a fait ça dans une salle avec 162 invités. Je suis certain que ça va continuer. La prochaine année va être difficile pour les gens et ça va être important de poursuivre les différentes aides », poursuit M. Caron qui s’est aussi grandement impliqué à la Maison Victor-Gadbois.
Mario Aylwin entend aussi imiter son prédécesseur. « Ce serait bien difficile d’aller vers une cassure. Desjardins a toujours été impliqué dans la communauté et on va continuer de le faire. Au fil du temps, mon implication va avoir sa couleur propre à elle. »
Conjoncture difficile
Michel Caron et Mario Aylwin reconnaissent que l’année 2024 va être difficile après la montée en flèche du prix des maisons et l’inflation qui a entre autres augmenté le coût du panier d’épicerie. M. Aylwin assure que son équipe et lui seront en mesure d’aider les clients de la Caisse à naviguer sur cette période difficile. « Pour aider nos gens, il faut proposer de bonnes solutions. Oui, il faut être souple tout en respectant les barèmes. Nous avons des conseillers et il faut donner de bons conseils aux gens. »
Malgré le contexte économique, les deux gestionnaires sont d’avis que la situation va finir par se stabiliser pour permettre aux gens d’avoir de l’oxygène. « Ce sont des cycles. Il y a eu des crises économiques auparavant et il va y en avoir d’autres. Nous avons vécu dans le crash pétrolier et nous en sommes sortis. J’ai connu aussi l’époque des taux d’intérêt de 18 % à 21 % pour des maisons. Le prix des logements n’était pas le même, mais les salaires n’étaient toutefois pas aussi élevés non plus », se rappelle M. Caron.
Ce dernier estime que les instances gouvernementales devront intervenir pour donner un plus grand coup de pouce à la population. « Nous avons un des meilleurs systèmes bancaires au monde. Les États-Unis se sont même inspirés de nous. Mais on devrait permettre à nouveau d’étaler les paiements d’hypothèque sur d’aussi longues périodes que 30 ou 40 ans. On semble tendre vers cette solution », ajoute le nouveau retraité.