Durant mon mandat, la culture était mon dossier. J’ai eu la chance – et l’honneur – de découvrir un monde fascinant à travers la peinture, la poésie, les chants, les rites et, surtout, le lien sacré entre les peuples autochtones et leur Terre-Mère. Cette immersion m’a profondément enrichie. J’ai découvert une vision du monde différente de la mienne, une véritable âme collective, une sagesse enracinée dans des millénaires d’histoire. Ce fut, pour moi, une bénédiction.
À la lecture de l’annonce de la fermeture, mon cœur s’est serré. Cette issue, à mon humble avis, aurait pu être évitée. J’ai pris le temps de lire tous les articles publiés dans L’ŒIL au sujet du bail, des finances, et des tensions internes. Il est clair pour moi qu’il y a eu une incompréhension profonde entre les parties, une fracture qui n’a pas su être réparée à temps. Je ne me permettrais pas de juger ce qui relève du conseil d’administration de la Maison – notamment le congédiement de l’ancien président, décision qui leur appartient. Les conflits internes d’un OBNL ne concernent, en principe, que ses membres.
Cependant, la question du CA actuellement en place – que l’on dit illégal – me trouble. Pourquoi ce jugement d’illégalité? Et dans ce contexte, comment comprendre que la Ville, à travers le maire, M. Guertin, lui demande ses intentions pour l’avenir de la Maison? Pourquoi ne pas avoir tenté une médiation sérieuse, transparente, pour repartir sur de bonnes bases, dans le respect de chacun?
Je rejoins M. Charbonneau dans ses propos. Oui, M. Michel est un artiste, un électron libre. Son tempérament est connu : parfois incisif, parfois emporté. Mais il agit avec ses tripes, avec passion. Et cela, je l’ai appris à apprécier durant mes quatre années de mandat. On peut ne pas toujours être d’accord avec sa façon de faire, mais il faut reconnaître ce qu’il a offert à Mont-Saint-Hilaire : un musée, une Maison autochtone, et des retombées culturelles et économiques notables pour notre ville.
Je ne cherche pas à dénigrer la Ville, ni à minimiser les décisions prises. Je sais que ce dossier est complexe, qu’il a été « cuisiné à toutes les sauces », bonnes ou mauvaises. Mais je reste convaincue qu’une autre voie était possible. Un dialogue honnête, une médiation en bonne et due forme, aurait peut-être permis d’éviter ce gâchis.
Aujourd’hui, je me demande : est-il trop tard? Peut-on encore espérer une réouverture, une renaissance de cette institution précieuse?
Je l’espère de tout cœur.
Brigitte Minier
Ancienne conseillère municipale Mont-Saint-Hilaire