Par voie de résolution officielle, Mont-Saint-Hilaire et Otterburn Park ont récemment signifié leur appui à l’organisme de transport exo afin que ce dernier évalue la possibilité d’étendre son service à la demande à leur territoire, considérant l’expérience de l’autre côté du Richelieu comme un « succès ». S’il est encore trop tôt pour dire qu’exo à la demande sera bel et bien implanté dans ce nouveau secteur, le directeur général Sylvain Yelle confirme qu’elles sont sérieusement étudiées. « On a une expérience et on connaît maintenant les conditions gagnantes pour implanter ce service-là. On a une liste de municipalités où on sait que le service serait pertinent, et Mont-Saint-Hilaire et Otterburn Park en font partie, mais ça va dépendre du financement qu’on sera capable d’avoir », mentionne-t-il.
Selon M. Yelle, deux nouveaux secteurs, sur un territoire qui comprend 84 municipalités sur les deux couronnes de Montréal, pourraient être desservis par le service à la demande d’ici la fin de 2024. « Il faudra le faire à coût zéro, mais si on avait d’autres budgets, on pourrait faire au moins quatre autres projets », laisse-t-il entendre. Comme Belœil et McMasterville sont une zone commune, il semble très probable qu’il en soit de même pour Mont-Saint-Hilaire et Otterburn Park si le service devait y être implanté. Il est toutefois encore trop tôt pour savoir si les deux services exo à la demande pourraient éventuellement être connectés entre les deux rives du Richelieu.
« C’est très technique comme question. C’est important que le territoire desservi soit circonscrit dans une certaine superficie pour être efficace. Ce sont nos équipes sur le terrain qui ont toutes les informations et, une fois rendu là, on va considérer la desserte la plus optimale possible. » Notons que le circuit local à Belœil-McMasterville est gratuit depuis le 1er septembre 2022.
Achalandage triplé
Dans son rapport annuel 2023, déposé en avril dernier, exo souligne plusieurs bons coups, notant une hausse de l’achalandage de 25 % pour l’ensemble de ses modes de transport par rapport à l’année précédente. Dans le cas du transport à la demande, il est même question du triple de l’achalandage par rapport à avant la pandémie. Sylvain Yelle reconnaît que le service a connu certains « défis », dont des ratés qui ont été soulignés dans le cadre de reportages parus dans L’Œil Régional, mais que la situation s’est améliorée depuis. « C’est un service qui est très apprécié par tous les types de clientèles, autant par les personnes plus âgées que les jeunes. […] Avec ce service, on est parvenus à donner un service plus adapté pour moins cher – les coûts de déplacement ont diminué dans ce secteur – et c’est un modèle qu’on essaie de répliquer », commente-t-il.
Enjeux financiers
Même si exo se targue d’avoir su tirer son épingle du jeu mieux que la plupart des autres sociétés de transports, les enjeux de financement demeurent criants. « La discussion se passe entre le gouvernement du Québec, l’ARTM [Autorité régionale de transport métropolitain] et les villes, dans l’optique de se donner un cadre de financement sur 5 ans. On veut gérer correctement et avec de la prévisibilité », souligne la présidente du conseil d’administration d’exo, Josée Bérubé.
Avec les enjeux d’inflation de même que d’importants investissements à prévoir dans les prochaines années, incluant l’électrification des transports, l’ajout de nouveaux garages et le remplacement du matériel vieillissant, elle soutient que l’État devra en faire plus pour appuyer la mission des sociétés de transport collectif, dont exo.