15 septembre 2021 - 14:19
Mont-Saint-Hilaire : le salaire du maire pourrait être revu après les élections
Par: Denis Bélanger

La rémunération à temps plein du poste de maire à Mont-Saint-Hilaire vient de s’imposer comme enjeu électoral à la suite d’une intervention d’un citoyen à la dernière séance du conseil municipal. Deux des quatre candidats annoncés pour la mairie s’engagent à étudier la question de fond en comble pour déterminer si le salaire de cette fonction doit être revu à la baisse ou non.

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C’est le président de l’Association des citoyens de Mont-Saint-Hilaire (ACMSH), Pierre Nault, qui a demandé lors de la séance ordinaire du conseil du 7 septembre à tous les élus de s’exprimer sur la nécessité d’avoir un maire à temps plein. Il a profité de la tribune pour reprocher au maire Yves Corriveau de faire du porte-à-porte électoral le jour, soit « sur les heures de la Ville ». L’élu a répondu que c’était à lui seul de gérer son horaire et qu’il accomplissait toutes les tâches reliées à sa fonction.

Rappelons qu’Yves Corriveau occupait un emploi en plus de son poste de maire au début de son premier mandat en 2013. Après quelques mois, il a conclu qu’il ne pouvait plus occuper deux chapeaux et a laissé tomber son emploi dans le domaine des assurances. Son salaire de maire a ainsi été augmenté en conséquence. Notons que dans les textes de loi et règlements, la rémunération du premier magistrat de la Ville n’est pas définie en fonction d’un nombre d’heures.

Versement de son salaire

Carole Blouin, chef et candidate à la mairie de Mouvement citoyen, s’engage à analyser la rémunération de la fonction de maire ainsi que le partage des comités. « Les gens se posent des questions là-dessus depuis un bon moment. Quant aux comités payants, le partage se fera avec les conseillers en fonction des disponibilités, des compétences et du respect des comités qui imposent la participation de la mairesse. » Si le salaire demeure inchangé, Mme Blouin s’engage à verser 50 % de sa rémunération d’élue à une cause déterminée par le conseil. Ce versement pourrait se faire par le biais d’une fondation. La formule exacte aura à être déterminée. Elle n’imposera pas non plus cet engagement aux maires qui lui succéderont.

Le candidat indépendant François Perrier promet aussi de jeter un regard plus particulier sur cette fonction qu’il reconnaît exigeante. « C’est un travail qui devra se faire en première année de mandat pour les fonctions de maire et de conseiller. Les contribuables sont en droit d’avoir une justification de ces salaires et de ces dépenses. C’est dans la normalité des choses qu’ils aient une réponse. »

Une nécessité

Sollicitant un troisième mandat avec son parti Avenir Hilairemontais, Yves Corriveau n’a pas l’intention de revenir en arrière sur ce sujet. « C’est impossible de faire le travail de maire sur une base à temps partiel, à moins de ne rien faire et de ne siéger à aucun comité. Je l’ai essayé pendant six mois, c’était impossible. Je perdais d’ailleurs des clients en assurance. J’ai sacrifié ma job et c’est un choix assumé. »

Le chef et aspirant maire de Transition MSH, Marc-André Guertin, est aussi en faveur d’une implication à « temps plein » d’un maire à Mont-Saint-Hilaire. « La liste de défis est longue : l’implication citoyenne, la protection de l’environnement, la lutte aux changements climatiques, l’aménagement du territoire, la mobilité active et la saine gouvernance. Il faut un leadership fort et inclusif autant à l’échelle locale avec les divers comités consultatifs de la Ville qu’à l’échelle régionale. Cela prend du temps. »

M. Corriveau n’est pas le seul maire de la région à occuper la fonction de maire à temps plein. Diane Lavoie à Belœil, Martin Dulac à McMasterville et Marilyn Nadeau à Saint-Jean-Baptiste n’ont pas d’autres emplois. Il est à préciser que ces deux dernières municipalités sont moins populeuses que Mont-Saint-Hilaire. Denis Parent, à Otterburn Park, occupe un autre emploi.

Séance clôturée sans maire

Les esprits se sont échauffés pendant l’assemblée publique autour du sujet de la rémunération du maire. Pierre Nault souhaitait poser la question à tous les élus, ce à quoi Yves Corriveau s’opposait. Il estimait que les questions à caractère électoral n’avaient pas leur place aux séances ordinaires du conseil municipal. Il a tenté d’ajourner la séance, mais les autres conseillers ont opté pour le prolongement afin de permettre aux citoyens de poser leurs questions. Le maire a finalement quitté la salle de la réunion avant la fin de l’assemblée.

Les conseillers Émile Grenon Gilbert et Jean-Pierre Brault se sont montrés les plus ouverts à une rémunération à temps plein du maire devant l’ampleur des tâches. M. Grenon Gilbert a fait réagir la salle en affirmant que c’était un faux débat, car Yves Corriveau « n’est juste pas le bon » candidat pour occuper la fonction, selon lui.

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