Rappelons que la Municipalité a adopté au mois de mars en première lecture un projet de règlement omnibus intégrant plusieurs modifications au règlement de zonage adopté en 2017. Une consultation publique a été tenue le 25 mars dernier où plusieurs propriétaires ont exprimé leur désaccord sur le sujet des garages. Les élus devaient adopter en deuxième lecture le projet de règlement à la séance en avril, mais le maire Marc-André Guertin a finalement décidé de repousser le tout d’un mois. Lors de la dernière séance ordinaire du conseil municipal du 6 mai, les élus ont confirmé que rien n’avait changé pour les garages et a ainsi adopté le règlement.

Les propositions imposent une limite maximale des garages attenants ou détachés, laquelle est fixée à 50 % de la superficie d’implantation du bâtiment principal. Le règlement retire aussi l’exception concernant l’implantation d’un garage en cour avant pour les terrains en pente. De plus, pour les habitations unifamiliales ayant front sur le chemin des Patriotes, la superficie maximale du garage sera de 60 m² et un seul garage par résidence sera permis. En plus, pour ce secteur, le bâtiment ne pourra avoir qu’une superficie maximale de 20 m. Ces propositions sont faites pour préserver les vues sur la rivière Richelieu entre les bâtiments et pour créer une certaine homogénéité sur le chemin des Patriotes. Ces modifications ont aussi pour effet d’obliger les gens à construire des bâtiments plus hauts et moins larges. Elles empêchent également les propriétaires d’avoir un garage en façade.

Pour les opposants, la prochaine étape sera de faire une demande de référendum officielle auprès de la Municipalité. Un avis public sera publié prochainement pour indiquer notamment la date limite et autres modalités.

Déception

Deux propriétaires se sont dits très déçus que la Ville soit restée sur ses positions initiales. Robert Phaneuf a laissé entendre que la consultation publique n’a servi à rien. Maxime Brault a tenu des propos similaires. « J’essaie de vous comprendre. Vous faites une assemblée pour écouter les citoyens, mais vous ne faites pas de changements. Vous n’écoutez pas les citoyens, vous faites plutôt ce qui semble bon pour vous. »

L’ancien directeur du service de l’urbanisme de la Ville et maintenant consultant au privé, Bernard Morel, a aussi partagé son désaccord sur la décision de Mont-Saint-Hilaire. « Avec ce règlement, on y va avec du normatif plutôt que de se rabattre sur un outil discrétionnaire. Les urbanistes se sont battus pendant des années pour avoir ces mécanismes discrétionnaires intégrés aux lois qui donnent de bien meilleurs résultats. Mais à Mont-Saint-Hilaire, on fait maintenant l’inverse avec une norme stricte », déclare M. Morel, qui a d’ailleurs représenté M. Brault dans ce dossier pour les discussions avec les employés municipaux.

Le maire Marc-André Guertin estime de son côté que des citoyens ne voulaient justement pas voir la taille des façades des résidences augmenter sur le chemin des Patriotes. « Nous avons un intérêt patrimonial avec ce règlement. C’est un secteur qui se redéveloppe rapidement, cette zone compte pour 15 % des permis émis. Il y avait des lacunes dans la réglementation et nous avons voulu resserrer les choses. »