À la séance ordinaire du conseil municipal du 27 janvier, différents citoyens ont exprimé pendant la période de questions leur désir de voir l’église Saint-Matthieu être sauvée. Un groupe a notamment entamé des démarches auprès du Pôle de l’entrepreneuriat collectif de l’est de la Montérégie (PECEM), qui a déjà une certaine expertise avec les « églises réinventées » en leur trouvant une nouvelle vocation communautaire, et est venu demander directement à la Ville si elle souhaitait collaborer avec lui pour concrétiser ce projet. Le porte-parole du groupe a aussi fait mention d’un autre groupe citoyen, aussi intéressé à la survie de l’église patrimoniale, avec lequel des contacts pourraient être établis de façon plus formelle d’ici la fin de l’hiver.
Un autre citoyen s’est présenté au micro pour raconter une histoire à succès du côté de Varennes, où des concerts à guichets fermés permettent de rentabiliser l’église, selon lui une recette que Belœil pourrait répéter de façon rentable avec l’église Saint-Matthieu, et ce, même si la Ville achetait l’église.
Priorité : travaux d’urgence
Face aux différentes interventions de citoyens, la mairesse Nadine Viau a offert une longue réponse pour réitérer la position de la Ville dans le dossier de l’église Saint-Matthieu. « On pense que ce bâtiment est un bâtiment phare pour Belœil, qui est magnifique avec une histoire extraordinaire. On a fait beaucoup d’efforts pour aller chercher des subventions, choses qu’on n’a pas réussi à avoir, autant au niveau de la Fabrique qu’à la Ville. Ceci étant dit, on a mis les efforts en place pour citer le bâtiment et le protéger. […] C’est notre devoir de Municipalité de nous assurer que les propriétaires font les travaux nécessaires pour maintenir en santé le bâtiment. Il y a actuellement 1,5 M$ en travaux d’urgence à mettre sur le bâtiment avant de penser aux beaux projets avec le PECEM. On pense que le propriétaire actuel peut encore peut-être faire des efforts pour être capable de s’occuper de ces travaux qui auraient dû être faits depuis longtemps. On pense que la communauté n’a pas à payer pour les travaux d’urgence, mais on a quand même des sous de côté parce qu’on pense que la Ville a le devoir de s’engager là-dedans. »
Mme Viau a martelé que, peu importe qui sera le prochain propriétaire de l’église, il devra en priorité réaliser les travaux d’urgence, et ce, avant même de penser à d’autres projets dans l’édifice. Elle exclut aussi à ce stade-ci que la Ville se porte acquéreuse de l’église. « On n’est pas propriétaires et on a évalué qu’on n’avait pas la capacité d’être propriétaires actuellement. » Selon elle, la Ville demeure proactive et à l’écoute des belles idées qui émanent, qui pourront éventuellement se concrétiser une fois que les travaux d’urgence, la seule priorité à l’heure actuelle, soient faits « dans un temps respectable, dans un délai court ».
Elle ajoute que si l’option de convertir l’église en salle de spectacle venait à être retenue, il faut prendre en considération d’importants coûts supplémentaires pour la mise aux normes des lieux, qui n’ont par exemple que deux toilettes. « Ce que j’entends ce soir, c’est que des gens sont inquiets du futur de l’église et je veux les rassurer en disant qu’on va s’assurer de respecter le bâtiment. […] Je pense qu’au moment opportun, il va y avoir une belle rencontre à faire avec tous ceux qui ont de bonnes idées en tête pour être capables de trouver la meilleure utilisation pour notre église. Actuellement, la priorité, c’est de faire les travaux d’urgence sur l’église. C’est plate, mais il faut les faire », a-t-elle résumé.