Bilan positif de la compagnie
Northvolt dresse un bilan positif des rencontres avec les citoyens et citoyennes qu’elle a rencontrés à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville les 4, 5 et 14 octobre. Les trois premières séances d’information ont permis de jeter les bases d’un dialogue ouvert et constructif. Près de 1 000 personnes de la Montérégie sont venues à la rencontre de l’équipe de Northvolt selon le bilan de l’entreprise. L’entreprise maintient que son usine aura « des impacts environnementaux faibles ». L’entreprise est satisfaite de la démarche amorcée dans les dernières semaines.
« Northvolt apprend à connaître le Québec, et le Québec découvre Northvolt. C’est une relation nouvelle qui se bâtit et qu’on veut basée sur le respect, la confiance et la transparence. Les séances d’information que nous avons organisées sont une première étape concrète pour se rapprocher des résidents et des résidentes de la Montérégie, et nous sommes ravis de l’accueil que nous avons reçu. Notre histoire avec le Québec ne fait que commencer et nous mettrons tout en œuvre pour créer un climat de collaboration, d’écoute et de confiance », a dit le cofondateur et président-directeur général Amérique du Nord, Northvolt, Paolo Cerruti.
Foire aux questions
McMasterville vient de lancer une page web détaillée, sous forme de questions-réponses, découlant des dernières foires et rencontres informatives organisées après l’annonce de l’implantation de l’entreprise Northvolt dans la région. Cette page, accessible via l’onglet « La Ville > Projet Northvolt », présente des informations classées par thèmes tels que les détails du projet, l’entreprise, la circulation, le logement, et bien d’autres. La Ville promet que la page sera régulièrement mise à jour au fur et à mesure de l’évolution du projet. De plus, une vidéo de la rencontre d’information citoyenne du 16 octobre 2023 est disponible en ligne.
Espèces menacées : L’entreprise ne veut pas dévoiler l’inventaire
Le 20 octobre dernier, Le Devoir nous apprenait que l’entreprise Northvolt avait réalisé un inventaire complet des espèces menacées présentes sur le site de sa future usine, confirmant la présence d’espèces fauniques en danger. Cependant, elle n’a pas souhaité partager les rapports détaillés de cet inventaire avec Le Devoir. Le gouvernement du Québec abonde dans le même sens pour le moment et reste indécis quant à la nécessité d’une évaluation environnementale pour ce projet.
Sur le site, au moins 13 espèces sont considérées en péril selon le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec. Northvolt mentionne avoir identifié quatre de ces espèces et travaille actuellement avec les autorités pour assurer leur protection et leur relocalisation si nécessaire. Il s’agirait, selon les dires de l’entreprise, de la tortue-molle à épines, la petite chauve-souris brune, le petit blongios et le pioui de l’Est.
Contaminants
Le Devoir a aussi dévoilé que le site de Northvolt contient au moins 50 000 tonnes de sols contaminés. Selon les informations fournies par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), on y trouve des hydrocarbures pétroliers, des métaux, comme le cadmium, le chrome, le plomb, le mercure et le zinc, et des contaminants de type organique, comme les hydrocarbures aromatiques monocycliques et polycycliques. Le Ministère précise toutefois que « la majeure partie du terrain a été réhabilitée aux valeurs limites réglementaires, et qu’il est conforme à un usage industriel et commercial ».
Craintes de l’Union des producteurs agricoles
L’entreprise Northvolt a maintenenu que, contrairement à ce qui a été véhiculé, le site visée pour la venue de Northvolt Six est limité uniquement au terrain annoncé lors du dévoilement du projet, lequel n’inclut aucune terre agricole. L’intention de Northvolt est de maximiser l’occupation du site.
Malgré tout, le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, souligne tout de même que « les superficies acquises par Northvolt (phase 1 du projet) sont ceinturées de terres agricoles ». Dans un texte d’opinion paru le 6 octobre dernier, M. Caron s’étonne que le gouvernement écarte une évaluation du projet par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Il souligne aussi que la création de milliers d’emplois dans la région « entraînera un nombre important de nouveaux projets immobiliers, tous ces travailleurs et leurs familles devant nécessairement être logés (en pleine crise du logement). Ajoutons que de tels projets immobiliers entraînent systématiquement de nouveaux besoins (infrastructures, projets routiers, écoles, commerces, etc.). La zone agricole est donc doublement à risque ».