Le CQDE devant les tribunaux
Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) et trois citoyennes ont déposé le jeudi 18 janvier une demande d’injonction devant la Cour supérieure pour demander la suspension immédiate des travaux du projet d’usine de batteries Northvolt, qui ont démarré la semaine dernière à Saint-Basile-le-Grand. L’audience sur ce recours devait avoir lieu le vendredi 19 janvier matin au Palais de justice de Montréal, mais elle a été retardée. Au moment de mettre sous presse, l’audience devait avoir lieu le mercredi 24 janvier.
Dans un communiqué, le CQDE souligne que « l’abattage d’arbres a été observé et que la destruction de milieux humides abritant des habitats d’espèces en situation précaire est imminente » et demande donc la suspension de ces travaux. De son côté, l’entreprise Northvolt s’est engagée à ne couper aucun arbre en attendant la décision de la Cour supérieure.
Le CQDE rappelle dans sa lettre que la destruction de milieux humides au même endroit a été refusée dans le cadre d’un projet antérieur. « Les experts du Ministère évoquaient l’importance de ces milieux pour la région et pour la biodiversité. Le CQDE déplore qu’il semble y avoir deux poids, deux mesures et souhaite donc faire la lumière sur cette apparente incohérence. »
L’organisme espère que la décision de la Cour mènera à une suspension des travaux dès cette semaine.
Le CQDE a obtenu le soutien du cabinet d’avocates Lapointe Légale, qui représente l’organisme devant la Cour supérieure dans ce dossier. Le CQDE souligne l’engagement et la mobilisation des trois citoyennes co-demanderesses du recours, Jacinthe Villeneuve et Sabrina Guilbert, co-porte-parole du Comité action citoyenne : projet Northvolt, ainsi que Vanessa Bevilacqua, membre de Mères au front Rive-Sud.
Dans des lettres publiées mercredi dans nos pages, le Comité action citoyenne et Mères au front Rive-Sud demandaient que le projet soit soumis à un BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement).
Batterie pour avion
Le PDG de Northvolt, Paolo Cerruti, a déclaré dans une interview avec le journal La Gazette que Northvolt envisage de dédier une partie de son futur site de la région à la production de batteries pour l’aviation. Les opérations d’une nouvelle filiale de Northvolt, appelée Cuberg, pourraient éventuellement être intégrées dans cette installation, a indiqué M. Cerruti. « L’activité principale de Cuberg aujourd’hui est l’aviation. Nous envisageons de réserver de l’espace sur le site si cela a du sens d’avoir la première montée en échelle industrielle au Québec. Cela ne signifie pas que nous avons pris une décision quant à l’industrialisation de Cuberg ici », a déclaré Cerruti après un discours à la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain.
Vandalisme
Plusieurs médias ont rapporté qu’un groupe anonyme a revendiqué un acte de « sabotage » sur le site de la future usine de Northvolt. Les opposants ont planté des clous dans des arbres pour empêcher leur abattage.
« Nous avons pris l’initiative de nous opposer à ce déboisement en insérant des barres d’acier et des clous dans les troncs des arbres qui sont menacés par la construction de l’usine. Tout en ayant un impact minimal sur la santé des arbres, ceux-ci posent un risque important pour la machinerie lourde », a souligné le groupe. Le plantage de clous peut endommager l’équipement d’abattage.
À noter que le Comité action citoyenne : projet Northvolt, bien actif dans la région, s’est dissocié du geste.