10 avril 2024 - 05:00
Northvolt présente un bilan des six derniers mois
Par: L'Oeil Régional
Le 3 avril dernier, l’entreprise Northvolt a tenu une conférence de presse à Montréal pour faire le point sur l’implantation de son usine à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville et pour présenter la suite des travaux à venir. Sur la photo, le PDG de Northvolt en Amérique du Nord, Paolo Cerruti. Photo Vincent Guilbault | L’Œil Régional ©

Le 3 avril dernier, l’entreprise Northvolt a tenu une conférence de presse à Montréal pour faire le point sur l’implantation de son usine à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville et pour présenter la suite des travaux à venir. Sur la photo, le PDG de Northvolt en Amérique du Nord, Paolo Cerruti. Photo Vincent Guilbault | L’Œil Régional ©

Dans un bilan soulignant les six premiers mois de sa présence au Québec, le PDG de Northvolt en Amérique du Nord, Paolo Cerruti, a souligné le 6 avril dernier que l’entreprise avait reçu plus de 7000 candidatures et procédé à l’embauche d’un peu plus de 80 experts et professionnels. L’entreprise aurait signé pour plus de 138 M$ en contrats avec des fournisseurs du Québec, surtout auprès d’entreprises spécialisées en construction.

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Questionné sur la rentabilité de l’entreprise, qui a perdu plus de 1,4 milliard de dollars dans les neuf premiers mois de 2023, le PDG s’est voulu rassurant, rappelant que le déficit faisait partie du plan d’affaires de l’entreprise. « Northvolt est une entreprise qui est en train d’investir des milliards par année. Ça fait partie de la course dans une industrie de volume où il faut atteindre une taille critique. On va continuer à lever de l’argent et à en dépenser beaucoup. » Il a aussi confirmé que l’entreprise allait probablement être introduite en bourse « dans les 18 prochains mois ».

D’ici l’automne, l’entreprise continue de préparer le terrain dans l’espoir de débuter l’installation de l’acier et de commencer la structure du bâtiment de la première usine sur la partie de Saint-Basile-le-Grand.

En plus des permis de construction nécessaires pour construire, l’entreprise prévoit demander une douzaine d’autorisations environnementales au ministère de L’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et auprès de Pêches et Océans Canada pour la construction de Northvolt Six.

Les deux premiers bâtiments à être construits serviront à la fabrication de matière active pour les cathodes, et le deuxième bâtiment servira à la fabrication de cellules. Cette première phase du projet n’est pas soumise à une audience du Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE).

Revolt, l’usine de recyclage de batterie qui doit aussi être construite sur le complexe, sera assujettie à une audience du BAPE. Les documents devraient être déposés d’ici la fin de l’année et M. Cerruti espère que l’audience sera lancée dès le printemps 2025.

Alors que la première phase du projet a échappé à la tenue d’un BAPE, qui aurait forcé le dévoilement de plusieurs documents, l’entreprise s’est tout de même engagée à publier les documents déposés par l’entreprise pour obtenir les autorisations environnementales nécessaires. Ces documents seront rendus publics sur le site web de Northvolt, à l’exception des documents qui pourraient contenir des secrets industriels. Certains documents sont déjà disponibles.

Si tout va comme prévu, l’entreprise prévoit livrer ses premières batteries en 2026, même si les délais semblent extrêmement serrés. « Nous sommes conscients de la vitesse d’exécution de ce projet, admet Laurent Therrien, directeur des communications et des affaires publiques. Ça demande un fort niveau d’agilité, un fort niveau de collaboration avec les autorités. C’est ce qui a permis à nos projets de voir le jour en Suède et en Allemagne. Nous sommes conscients des délais, les autorités aussi sont conscientes des délais et de la complexité de ce dossier, mais aussi de la nécessité de réaliser ce projet dans les temps nécessaires pour atteindre les cibles de décarbonation […]. »

Coupe des arbres

L’entreprise a annoncé avoir exécuté une bonne partie des travaux de coupe d’arbres prévus sur la partie du site situé à Saint-Basile-le-Grand. Les milieux humides qui faisaient l’objet d’une autorisation ont aussi été remblayés.

Le 27 mars dernier, l’entreprise a reçu un avis de non-conformité après avoir procédé accidentellement à la coupe d’arbres lors d’une opération de débroussaillage. L’entreprise affirme avoir coupé deux frênes, mais avoir soumis un plan de réhabilitation au ministère de l’Environnement. « Nous sommes en attentes d’une réponse.

L’entreprise a annoncé avoir coupé la presque totalité des plus de 8000 arbres prévus sur la portion de Saint-Basile-le-Grand. Toutefois, plus de 6200 arbres vivants sur la portion McMasterville devront aussi être coupés. L’entreprise s’en engagée en contrepartie à replanter 2,5 arbres matures pour chaque arbre retiré, ce qui équivaut à environ 20 000 arbres.

Quelques arbres ont été coupés sur la portion de McMasterville pour permettre l’aménagement d’une route d’accès. Toutefois, aucune construction n’est prévue pour le moment sur la portion McMasterville, puisque le zonage ne le permet toujours pas. Le terrain de Saint-Basile-le-Grand est zoné industriel, mais celui de McMasterville est toujours résidentiel. La modification de zonage devrait prendre un peu plus de cinq mois, selon le maire Martin Dulac. À noter que la modification pourrait être soumise à un processus d’approbation référendaire.

L’entreprise a aussi confirmé qu’elle n’utiliserait pas les sols contaminés par les années de la C.I.L. pour remblayer les milieux humides, mais utiliserait plutôt une matière granulaire. « Dès qu’on va toucher des sols contaminés, nous allons les sortir du site, c’est un engagement. On va rendre ce site meilleur qu’il l’est », a affirmé Paolo Cerruti.

Questionné sur le pompage et l’utilisation de l’eau de la rivière Richelieu, M. Cerruti a souligné que les volumes d’eau n’avaient pas encore été déterminés et que le choix des technologies n’était pas final, mais qu’il respecterait la législation fédérale.

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