Un document du ministère de l’Environnement publié en juillet cite la Ville de McMasterville dont le discours a évolué depuis l’automne : les citoyens sont préoccupés par les possibles rejets toxiques dans la rivière Richelieu, affectant la faune, la flore et la qualité de l’eau potable. Ils craignent les émissions atmosphériques de polluants provenant du processus de recyclage, pouvant entraîner des risques pour la santé à court et à long terme.
Le député fédéral, M. Blanchet, dit : « Ça m’inquiète, il faudra que Québec ait le courage d’imposer des normes sérieuses, sinon, le projet pourrait être compromis. » Qu’est-ce qui pourrait encore mal aller? La rivière Richelieu est la source d’eau potable pour 350 000 personnes. Une étude d’impact en Suède montre des rejets dans l’atmosphère et dans le cours d’eau : l’eau rejetée dans la rivière est 10 degrés plus chaude que l’eau qui y coule naturellement… « Le lithium a des effets sur la santé mentale à des concentrations assez faibles », ajoute Benoit Barbeau, professeur spécialisé en traitement de l’eau potable à Polytechnique Montréal.
« Nous avons sauvé les baleines avec l’invention du kérosène autour des années 1850. Nous pourrions avoir à sauver les humains si nous ne pensons pas à nous développer de façon durable. » Le nombre de claims miniers a bondi de 83 000 au cours de la dernière année, ce qui représente 10 % du territoire. Ce sont des claims pour extraire le lithium, le cobalt, le nickel, le graphite, « les minéraux en demande » pour les batteries. « Si c’est nous qui payons pour décontaminer ces sites, est-ce de l’écologie ou de l’escrologie? »
On a qu’à penser aux sommes que Fitzgibbon octroie à Nemaska Lithium. Pierre Béland, écotoxicologue, ramassait des carcasses de bélugas le long du fleuve pour les acheminer vers l’Institut vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Elles étaient hautement contaminées. « C’est connu, les toxines s’accumulent dans nos tissus graisseux. Des études en témoignent. » Si Northvolt s’installe ici, il n’y aura pas que les bélugas qui vont souffrir, mais toute la faune et les citoyens de la région. Pensez-y.
Ellen Nutbrown
Mont-St-Hilaire