Néanmoins, si l’installation de la méga-usine de batteries de l’entreprise Northvolt promet d’être un grand chamboulement, il nous faut aussi prendre la mesure de l’opportunité que cela représente pour notre région.
L’arrivée de 4000 travailleurs directs, de leurs familles et de toute la vitalité économique qui en découle sera une source nouvelle et inestimable en dynamisme et en énergie. En ce sens, elle pourrait générer des effets sur tous nos milieux de vie, qu’ils soient communautaires ou entrepreneuriaux.
Tout cela dépendra de la manière dont nos autorités locales et nationales planifient et mettent en œuvre l’arrivée de ce dynamisme au sein du territoire et de la communauté déjà existante. Au 21e siècle, le développement économique doit s’accompagner d’un développement du tissu social et communautaire qui l’entoure. C’est la condition à la fois de la bonne intégration de l’usine dans le territoire, et de la bonne intégration des nouveaux travailleurs dans le milieu de vie. C’est aussi essentiel afin que le projet conserve la confiance de la population.
Avec en tête l’objectif de concrétiser ce potentiel de vitalité, je ne peux qu’approuver les propos que tenait la mairesse de Belœil, Nadine Viau, dans ce journal il y a quelques semaines. Cet investissement important doit être porteur d’un nouveau tissu social pour la région.
Personnellement, je vivais juste de l’autre côté de la rivière, à Mont-Saint-Hilaire, avant de déménager à Québec afin d’entamer mes études universitaires. Si l’arrivée d’un campus universitaire dans la région semble bien trop optimiste, il est tout de même pensable qu’un cégep choisisse d’ouvrir un pavillon le long de la rivière.
Tous les jeunes de [la région] sont obligés d’aller soit à Saint-Hyacinthe, soit à Longueuil pour leurs études collégiales. L’arrivée d’une nouvelle vague de population pourrait permettre de combler ce trou. D’autant plus qu’avec la hausse des loyers, le fait de pouvoir demeurer chez ses parents durant ses études collégiales est de plus en plus une nécessité.
Malheureusement, l’on caractérise, avec un sourire moqueur, notre région de « banlieue-dortoir ». Cette arrivée d’une grande entreprise doit nous permettre de laisser derrière nous cette époque. La route 116 et sa ligne d’autobus desservent déjà de manière acceptable la zone, et il existe de nombreux services, comme le nouveau Centre aquatique de Belœil, qui permettent d’envisager l’installation d’un pavillon collégial.
D’autant que ce genre d’institution perpétue le cercle vertueux que doit enclencher la venue d’un projet économique d’envergure. Son effet initial en est ainsi multiplié. Il faut cependant bien comprendre que ce genre de mouvement doit être accompagné, soutenu et guidé par les autorités locales, à la fois les élus municipaux, et les députés fédéraux et provinciaux. Toutes ces personnes doivent travailler ensemble afin que l’intégration de cette nouvelle usine soit la plus positive possible.
La constitution d’un parc industriel doit s’accompagner de la construction d’un tissu social et culturel conséquent, nous ne pouvons qu’approuver toute action en ce sens.