6 octobre 2025 - 05:00
Notre faute aux médias
Par : Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

En entrevue, la candidate à la mairie de McMasterville, Magalie Taillon, souligne que 80 % du budget de la Ville est fixe, ce qui laisse un peu moins de 20 % pour de nouveaux projets. Elle a tout à fait raison. Une fois qu’on enlève les montants des régies intermunicipales, des organismes intermunicipaux, des dépenses récurrentes comme les salaires, l’administration et j’en passe, il ne reste pas une grande marge de manœuvre pour les élus municipaux.

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Ce n’est pas pour dire que leur rôle n’est pas important, bien au contraire. Mais ça permet de nuancer un peu toutes les promesses faites par les candidats pendant la campagne électorale.

En même temps, c’est un peu notre faute à nous, les médias. Si un candidat se présente seulement parce qu’il se sent bon administrateur et qu’il aime sa ville, ce n’est pas assez pour nous. « Quel est votre grand projet? Quelle est votre vision, votre promesse phare? » On veut un peu plus de jus.

On veut plus que des promesses de bonne gestion! On veut… on veut… du développement économique! Plus de policiers dans nos rues pour réduire la vitesse des voitures. On veut des projets grandioses, mais on ne veut pas payer une piasse de plus sur notre compte de taxes.

Prenons deux candidats aux élections. J’ai parlé dans les derniers jours avec les candidats à la mairie d’Otterburn Park, Stéphane L’Abbé et Mélanie Villeneuve. Si lui chiffre monétairement ses promesses, elle préfère ne pas s’avancer, par prudence. Les deux approches se défendent, je pense. Dans les deux cas, les promesses ne sont pas si différentes : améliorer le site de Pointe-Valaine, favoriser le développement économique, utiliser le secteur de l’école Notre-Dame 2 pour en faire un pôle municipal ou communautaire, etc.

À un moment donné, je pense que le programme en soi ne fera pas une grosse différence aux urnes. Je pense que les deux équipes, devant une problématique, un défi ou une opportunité, voudront ce qu’il y a de mieux pour leur ville. Donc, au-delà du programme, les électeurs vont surtout choisir une vision, une approche. Et dans le cas des deux candidats à Otterburn Park, c’est peut-être ça qui fera la différence. Même chose à McMasterville. Lorsque l’on consulte les programmes ou les idées des deux candidats (Magalie Taillon et Antoine Barrette), on voit qu’ils ne font pas les mêmes promesses, mais au final, peu importe qui sera élu, les défis seront les mêmes.

On vote donc pour des idées, oui, mais beaucoup pour décider qui on veut aux commandes. On peut bien faire semblant, comme électeurs, d’être tout à fait rationnels, mais on se laisse guider par une bonne part d’émotion, d’instinct, de feeling.

Donc oui, cette édition de L’Œil Régional marque un peu officiellement le début de la campagne ici, qui prendra fin dans un mois avec les élections. Et ce journal est rempli de belles promesses – parce que c’est notre rôle de les présenter – même si on sait que le vote viendra sûrement un peu plus du cœur que de la tête.

Bonne campagne électorale!

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