29 avril 2024 - 11:00
Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe
Nouveau service d’hémodialyse à la maison
Par: Denis Bélanger
L’équipe d’hémodialyse: la cheffe des services Marilise Courtemanche, l’infirmière clinicienne Annie Ouellette, l’infirmière Isabelle Ouellet, l’infirmière clinicienne Lyne Beauregard, l’infirmière Karine Léveillé et l’infirmière clinicienne Kim Dubois. Photo gracieuseté

L’équipe d’hémodialyse: la cheffe des services Marilise Courtemanche, l’infirmière clinicienne Annie Ouellette, l’infirmière Isabelle Ouellet, l’infirmière clinicienne Lyne Beauregard, l’infirmière Karine Léveillé et l’infirmière clinicienne Kim Dubois. Photo gracieuseté

Les usagers suivis en hémodialyse à l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe peuvent désormais réaliser leurs traitements de façon autonome à domicile. Cette nouvelle offre de service du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) a été déployée l’été dernier.
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Ce projet vise notamment des travailleurs. « Le fait de recevoir les soins à domicile comporte plusieurs avantages. Ils peuvent le faire dans le confort de leur maison, donc avec une plus grande flexibilité au niveau de leur quotidien. Ça a un bel impact sur leur vie », explique la cheffe des services d’hémodialyse Richelieu-Yamaska, Marilise Courtemanche.

« Le patient qui a les installations chez lui fait une dialyse aux deux jours, soit une de plus que s’il était à l’hôpital. Les soins sont plus doux sur le corps alors que ça s’échelonne sur 8 heures. Au niveau vasculaire, ça permet au patient de réduire certains médicaments. À l’hôpital, c’est trois fois par semaine pendant 4 heures », renchérit Isabelle Ouellet, infirmière qui accompagne les usagers dans leur parcours d’hémodialyse à la maison.

Pour bien former les usagers participants, une salle a été spécialement aménagée grâce à un généreux don d’un ancien usager via la Fondation Honoré-Mercier, l’homme d’affaires Michel St-Pierre, résident de Saint-Nazaire d’Acton.

Dans la salle de formation, on retrouve notamment des dialyseurs dédiés à l’enseignement identiques à ceux qui seront utilisés à domicile. La formation est personnalisée à chaque usager et sa durée varie de 8 à 12 semaines. Une fois la formation complétée, l’équipe du CISSSME s’occupe de faire exécuter à ses frais chez le patient les travaux de plomberie et d’électricité. « Les gens sont autonomes, mais il y a un contact qui se maintient avec l’hôpital. On fait un suivi téléphonique un mois, et le suivant on invite le patient à venir à l’hôpital. Le patient doit d’ailleurs commander chaque mois du matériel », explique Mme Ouellet.

Pour être admissibles, les usagers doivent avoir la capacité d’apprendre et de retenir l’information ainsi que la dextérité nécessaire pour effectuer les manœuvres et les entretiens. « Il y a maintes raisons qui font en sorte qu’un patient ne pourrait être retenu. Une personne qui a un puits de surface n’est pas admissible en raison de la qualité de l’eau », cite en exemple Isabelle Ouellet.

Une seule expérience concrète

Depuis le déploiement du service, quatre usagers ont été formés. Cependant, seulement un d’entre eux a franchi l’étape d’accueillir le matériel à la maison. « Les trois premiers formés n’ont pas connu la finalité. D’ordre général, il y a plusieurs raisons qui expliquent cela. Des fois, c’est de bonnes nouvelles, comme une greffe de rein. Des fois, il y a des enjeux d’apprentissage et de sécurité. Les gens ne se sentent pas tout à fait à l’aise. Nous respectons leur décision. Malgré tout, ces gens parlent de façon positive de cette formation », commente Marilise Courtemanche.

Le premier usager à bénéficier du service est Patrick Pépin de Saint-Hyacinthe qui a complété sa formation avant les fêtes 2023. Le projet pourrait avoir sa première usagère, une dame de Belœil, qui est en train de compléter sa formation. « C’est une grande fierté pour nous, alors que nous avons déployé beaucoup d’énergie pour ce programme », renchérit Mme Courtemanche. « Si tout va bien, l’usagère pourrait recevoir l’équipement à la mi-mai. Il ne faut pas présumer trop vite, on ne sait jamais ce qui peut arriver. On suit et respecte le rythme et la volonté des gens », ajoute la porte-parole au CISSSME, Caroline Doucet.

Avec la collaboration d’Adaée Beaulieu.

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