À la séance du conseil du 25 septembre, plusieurs voisins ont réitéré les nuisances causées au quotidien par la proximité du parc canin. « Malgré les plans d’action [pour réduire les désagréments], malgré les rencontres, le règlement [sur les nuisances] n’est toujours pas respecté. On est en train de se dire que notre droit à la tranquillité, notre droit à la santé et à notre sécurité ne sont pas respectés », a notamment affirmé Véronique Lejour, avant de déposer une pétition signée par 89 personnes, demandant la fermeture pure et simple du parc canin.
D’autres ont souligné que plusieurs municipalités au Québec ont écouté les doléances de leurs citoyens qui ne pouvaient plus tolérer les jappements constants d’un parc canin à proximité de leur résidence. « Nicolas Dufour, maire de Repentigny, a décidé de fermer le parc canin de la ville en 2023. Il y a aussi Sainte-Thérèse, La Prairie, Lévis, Québec (Sillery-Charny)… Alors, à quand Belœil? », a demandé Diane Véronneau à la mairesse Nadine Viau, qui a répété la position officielle du conseil de garder ce parc ouvert et d’en ouvrir un second, plus près de l’autoroute 20, afin de diminuer à terme l’achalandage au premier parc. Réponse qui n’a pas semblé satisfaire les citoyens présents pour cet enjeu.
Extraits de la pétition
L’Œil Régional a pu obtenir une copie de la pétition via une demande d’accès à l’information pour constater les arguments et les demandes des signataires. On y rappelle que, dès le début de la démarche d’implanter un parc canin en plein quartier résidentiel, les riverains ont exprimé leurs craintes. « Depuis l’ouverture de ce parc, les conséquences néfastes envisagées par les riverains se sont confirmées. » On se plaint notamment de « nuisances sonores majeures », empêchant les voisins de profiter de la quiétude dans leur propre maison ou leur propre cour et de ne pas pouvoir ouvrir les fenêtres l’été à cause du bruit. On souligne aussi que plusieurs usagers du parc sont problématiques parce qu’ils ne respectent pas les heures d’ouverture décrétées par la Ville, laissent leur chien dans le parc sans surveillance ou encore le font circuler sans laisse à l’extérieur du périmètre autorisé. Les signataires notent aussi les « conflits entre citoyens et voisins puisque nous avons été ciblés comme les chialeurs publiquement » et la « discrimination sur la place publique lorsque nous nous exprimons », références aux montées d’agressivité entre les différentes parties depuis le début du conflit entourant le parc canin.
« Ainsi, nous croyons que le vivre-ensemble n’est pas possible malgré notre tentative de s’y convaincre. La réalité est que nous vivons avec des dizaines de chiens chaque jour. Les conséquences de ce parc sont permanentes, notre qualité de vie est grandement affectée. En tant que propriétaires et citoyens, nous avons le droit à la jouissance de nos biens, droit à la tranquillité et à la sécurité, mais surtout nous constatons que notre santé physique et psychologique est grandement atteinte. Nous croyons qu’il est du devoir de la Ville de s’assurer du respect de nos droits. Dans un tel contexte, malgré vos mesures dérisoires d’atténuation des conséquences, notre seule option reste de demander une fermeture du parc canin immédiate », exige enfin la pétition.
Parmi les 89 signataires, la plupart sont des voisins plus ou moins immédiats du parc canin, mais certains ont apporté leur soutien à la cause même s’ils viennent d’autres quartiers de Belœil ou carrément d’autres municipalités.
La question du parc canin s’est de nouveau imposée à la séance du 23 octobre alors que des voisins ont répété leurs arguments à la mairesse suppléante, Louise Allie. Celle-ci a énuméré toutes les démarches faites pour limiter les impacts sur le voisinage et a insisté sur l’importance d’ouvrir un second parc canin près de l’autoroute 20, idéalement dès 2024, pour régler le problème. Questionnée sur la possibilité de fermer le premier parc en attendant que le second puisse ouvrir, elle a laissé échapper que c’est une décision qui devra être prise par l’ensemble du conseil, mais qu’« on attend vraiment que le deuxième parc soit ouvert pour pouvoir fermer celui-là », une position qui n’avait jamais été défendue publiquement jusqu’à présent.