7 juin 2023 - 07:00
Ode aux élèves
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Permettez-moi une chronique plus légère cette semaine. C’est la fin des classes et ça commence à se faire ressentir. Les enfants n’ont plus de devoirs, ils se reposent en vue des examens et le soleil tardif dérègle leur routine de sommeil à la maison, c’est plus relax, disons.

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Avec la fin des classes, le journal et son équipe sont souvent sollicités pour venir faire un tour entre les murs des écoles pour voir ce qui s’y trame : expositions, projets, bals de finissants et tout le tralala. Cette édition de L’ŒIL est remplie de sujets scolaires.

Tout au long de l’année, dans les discussions, j’entends le même bla-bla lassant sur les jeunes. Je ne le répète pas ici, vous avez entendu vos versions de ces histoires. Les jeunes sont ci, les jeunes sont ça… Même mes amis profs commencent à être un peu fatigués et ont le bâillement facile en me parlant de la fin des classes.

Mais d’être entourés de profs (la moitié de mes chums sont enseignants), ça a tendance à plutôt me faire réaliser le potentiel de notre jeunesse.

J’ai encore eu la chance cette semaine de passer quelques heures à l’école Ozias-Leduc, à Mont-Saint-Hilaire. En mars dernier, l’enseignant en Éthique et médias Philippe Gendreau m’avait invité dans sa classe, entre deux cours, à discuter de son nouveau livre GAFAM, le monstre à cinq têtes. Avant de quitter les lieux, il m’a tendu une autre invitation. Il allait bientôt tenir une activité d’encan de livres. Je paraphrase ses mots, mais il m’a dit quelque chose du genre : « Tu vas voir, les jeunes aiment les livres, ils aiment lire ». Il me le répétera le jour même de l’activité, la semaine dernière, quand je suis repassé à l’école pour assister à son cours. J’y ai rencontré des élèves allumés, brillants, participants.

D’ailleurs, en me rendant dans sa classe, j’ai croisé à la volée l’enseignante France Riquier dans les corridors. On se salue, rapidement, puis on continue notre chemin. Je connais un peu France, puisque j’ai couvert la culture à mon arrivée au journal et je me faisais un devoir, chaque année, d’aller à sa rencontre pour qu’elle me parle de sa revue musicale. Cette année, plus de 70 jeunes ont pris part à ce spectacle grandiose sur le thème du voyage et de la francophonie.

Bien que la jeunesse québécoise n’ait pas la réputation de particulièrement s’intéresser à la chanson francophone, rapportait mon collègue en entrevue, Mme Riquier remarque la grande ouverture dont les jeunes artistes ont fait preuve dans le projet. « Les jeunes nous ont fait confiance avec ce thème. Ils dépassent leurs propres limites et relèvent ensemble ce beau défi. » C’est beau, n’est-ce pas?

Ce ne sont que deux enseignants sur des dizaines à cette école. Et deux sur les centaines dans l’ensemble de nos écoles. Ça me rassure pour mes enfants qui doivent aller à cette école dans les prochaines années. Je me dis que s’ils croisent des enseignants comme France ou Philippe, ils seront entre bonnes mains.

Je ne veux pas leur mettre dans la bouche des mots qu’ils ne m’ont pas dits, mais je suis persuadé qu’ils ne diraient que du bien de leurs élèves, malgré la fatigue et certains désagréments. Comme me disait un ami prof, tu ne peux pas être cynique comme enseignant. Si tu veux croire en ton métier, tu dois d’abord cultiver l’espoir envers la jeunesse.

Bravo à nos enseignants, bravo à nos jeunes. Et bonnes vacances!

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