La date butoir du 31 décembre pour le non-renouvellement du bail a déjà été dépassée et, au moment d’écrire ces lignes, on annonçait que la date butoir du 28 février allait l’être aussi, pour permettre à la firme Raymond Chabot Grant Thornton de terminer son audit de l’organisme culturel, selon les dires de la Ville.
Rappelons vite les faits. La Maison autochtone, située sur un terrain de la montée des Trente, appartient à la Ville, mais sa gestion et celle de son musée sont assurées par un conseil d’administration, où siègent des représentants des Premières Nations. Cette structure permet à la communauté autochtone de superviser les activités et les services offerts, tout en bénéficiant du soutien municipal pour l’infrastructure.
En novembre dernier, la Ville a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas le bail du musée sous sa forme actuelle, et des négociations ont été entamées pour établir une nouvelle entente. Le tout sur fond de tensions, alors que le fondateur du musée, André Michel, a critiqué ouvertement la Ville, l’accusant de discrimination en comparant le soutien financier offert à La Maison autochtone à celui, plus généreux, accordé au Musée des beaux-arts. Le maire de Mont-Saint-Hilaire Marc-André Guertin a qualifié l’attitude de M. Michel de honteuse, soulignant des attaques personnelles et des allégations de conflit d’intérêts.
Donc, du peu d’infos qui sortent, impossible de savoir si une entente aura lieu et si le musée pourra rester entre les murs du bâtiment. À mots couverts, certains intervenants nous disent que la Ville veut mettre fin au musée (je n’y crois pas tant), et de l’autre côté, on se veut rassurant sur son avenir.
Car déjà, d’avoir repoussé la date deux fois, ça commence à faire un peu comme ces parents d’enfants qui n’écoutent pas et qui menacent leur enfant d’une punition qu’ils ne veulent pas imposer. « Je compte jusqu’à trois, et si tu n’as pas pris une bouchée de tes légumes, on ne va pas chez grand-maman. Dans 1… 2… 2 et quart… 2 et demi… » Un peu comme Trump et ses tarifs, toujours repoussés. On traversera le pont rendu à la rivière.
Ce report de date sonne comme une Ville qui veut un bail plus ferme, mais qui ne veut pas mettre l’organisme dehors, lui qui occupe les lieux depuis 2000. Je ne pense pas que le maire Guertin veut être celui qui a mis un musée autochtone à la rue.
Donc, même si le journal publie des textes depuis plusieurs semaines sur le sujet, nous en savons encore très peu sur l’avenir de l’institution, à part les chicanes ici et là entre l’ancien et le nouveau CA, la direction et la Ville. Nous aurons donc peut-être nos réponses dans notre prochaine parution… à moins qu’on repousse encore la date butoir! 2 et demi… 2 et trois quarts… allez, il faut signer un bail!