Le directeur général d’exo, Sylvain Yelle, a ouvert la rencontre avec la présentation de quelques statistiques encourageantes pour le transport en commun, incluant une « reprise très avancée » des niveaux d’achalandage, de retour au niveau prépandémique de 2019 pour la plupart des modes de transport. Si le train de banlieue accuse encore un certain retard, exo remarque tout de même une hausse de l’achalandage de 12 % par rapport à l’année dernière, alors que la hausse observée est de 9 % pour le transport par autobus.
Quant à la fiabilité du service, il est « livré » 99,4 % du temps par autobus, mais avec une ponctualité (à plus ou moins 5 minutes de l’heure prévue) de 79 % seulement, principalement à cause des enjeux de congestion routière, responsables de plus de 80 % des retards. Du côté du train de banlieue, toutes les lignes du réseau dépassent la barre des 95 % de ponctualité, à l’exception de celle de Mont-Saint-Hilaire, qui est à 91,7 % à cause de certains changements du côté du Canadien National (CN). M. Yelle assure toutefois que la situation est en voie d’être rétablie.
Fin des menaces au train
Le sujet le plus chaud de la soirée était la crainte que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) mette la hache dans trois lignes de train de banlieue, dont celle de Mont-Saint-Hilaire, pour sauver des coûts. Selon Sylvain Yelle, l’ARTM aurait abandonné « de manière définitive » l’étude de cette avenue qui avait suscité une levée de boucliers en septembre dernier. « On est mieux de miser sur les modes existants, les améliorer et les développer », ajoute-t-il dans le cadre d’un panel sur le sujet, défendant la pertinence de ce mode de transport qui compte pour six millions de déplacements annuellement dans le Grand Montréal.
Aussi participant au panel, Axel Fournier, de l’Association pour le transport collectif pour la Rive-Sud (ATCRS), note que « le problème du train, c’est qu’il n’y a pas assez de service en dehors des heures de pointe », insistant sur l’importance de continuer de l’améliorer. Exo n’a pas exclu la possibilité d’ajouter de l’offre hors pointe et la fin de semaine si jamais la demande le justifiait. Par ailleurs, le projet de loi 61 du gouvernement du Québec, qui permettrait éventuellement de construire des projets résidentiels sur une partie de stationnements incitatifs de gares, contribuerait à augmenter l’achalandage des trains, estime Sylvain Yelle.
Possible zone commune pour le transport à la demande
Le transport à la demande a été ajouté dans le secteur Mont-Saint-Hilaire/Otterburn Park le 19 août dernier, et les discussions vont déjà bon train sur son avenir. Exo note « le départ incroyable » du service à la demande avec 1500 déplacements dans le dernier mois, mais garde la porte ouverte pour d’autres améliorations du service dans le futur. Marc-André Guertin et Nadine Viau, respectivement maire de Mont-Saint-Hilaire et mairesse de Belœil, ont exprimé leur souhait de rendre accessibles davantage de zones, comme le parc industriel de Belœil qui n’est toujours pas desservi, et d’étudier la possibilité d’avoir éventuellement un « service unifié » couvrant les quatre villes de Belœil, McMasterville, Mont-Saint-Hilaire et Otterburn Park.
Si la gratuité d’exo à la demande est en vigueur dans le secteur Belœil/McMasterville depuis septembre 2022, il est encore trop tôt pour s’y engager du côté de Mont-Saint-Hilaire/Otterburn Park, mais une évaluation du projet aura lieu après une période de 12 à 18 mois, laisse entendre M. Guertin.
Et, du côté de Belœil, Mme Viau espère que la forte hausse d’achalandage du transport à la demande pousse exo à ramener certaines lignes fixes, aux horaires plus prévisibles, sur son territoire. Elle espère ainsi voir une « formule hybride » qui devrait être testée « incessamment » dans la zone Belœil/McMasterville. Notons par ailleurs qu’exo a aussi annoncé la mise en place d’un quatrième projet d’exo à la demande, cette fois du côté de Boisbriand, entré en fonction le 9 novembre. Le projet est par ailleurs hybride, avec des lignes fixes la semaine, mais du transport à la demande la fin de semaine.