19 septembre 2025 - 08:30
L’équivalent de 53 terrains de football
Otterburn Park acquiert le bois des Bosquets Albert-Hudon pour le protéger à perpétuité
Par : Vincent Guilbault
Le bois des Bosquets Albert-Hudon.
Photo drone gracieuseté

Le bois des Bosquets Albert-Hudon. Photo drone gracieuseté

Jean Duchesneau et Suzy Guérin, respectivement président et directrice générale de la Fondation Papillon, et Mélanie Villeneuve et Christine Ménard, mairesse et directrice générale d’Otterburn Park. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Jean Duchesneau et Suzy Guérin, respectivement président et directrice générale de la Fondation Papillon, et Mélanie Villeneuve et Christine Ménard, mairesse et directrice générale d’Otterburn Park. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Éric Malka, directeur général de l’organisme Connexion Nature. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Éric Malka, directeur général de l’organisme Connexion Nature. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La Ville d’Otterburn Park a officiellement conclu une entente avec la Fondation Papillon concernant l’acquisition du bois des Bosquets Albert-Hudon, pour un montant de 6,5 M$. Cette acquisition, laquelle sera probablement officialisée d’ici la fin du mois, concrétisera un projet amorcé depuis plusieurs années, visant à assurer la protection permanente de ce site.

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« Je suis vraiment fébrile; je pense que vous vous en doutez, a déclaré la mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve, le 17 septembre en conférence de presse. Le bois des Bosquets Albert-Hudon, c’est bien plus qu’un espace naturel : c’est bien entendu un milieu de haute valeur écologique à préserver, mais c’est aussi un lieu de mémoire, un lieu patrimonial et un milieu de vie essentiel à notre qualité de vie collective. Depuis longtemps, nous savons que ce secteur est précieux et qu’il mérite d’être protégé. Comme ville, nous avons un rôle important à assumer. Cette décision marque une étape déterminante dans la préservation du boisé […] afin d’assurer la protection de ce site exceptionnel pour les générations actuelles et futures. »

La mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Ce projet bénéficie d’un financement du gouvernement du Québec et de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui assumeront ensemble les deux tiers du coût, soit 4 367 855 $, dans le cadre de la Trame verte et bleue du Grand Montréal. La Ville d’Otterburn Park prend en charge le tiers restant via des surplus. Ce montant n’aura pas d’impact sur le compte de taxes des résidents, sauf les montants récurrents de l’entretien. La Ville prévoit un investissement de 675 000 $ sur trois ans pour le réaménagement des sentiers, tel que présenté le 18 août dernier dans son Plan triennal d’investissement 2026-2028. Des coûts additionnels sont également à prévoir pour la sécurisation et l’entretien du site, tandis que des subventions viendraient couvrir une partie des dépenses. La Ville avait notamment indiqué son intention de créer une « servitude de conservation pour les boisés », garantissant leur protection à long terme et facilitant l’octroi de certaines subventions.

La Fondation Papillon, propriétaire du terrain et qui gère le Camp Papillon destiné aux enfants en situation de handicap, s’est réjouie de l’entente. « Il s’agit d’un pas important pour assurer la mise en valeur durable et responsable de ce milieu naturel d’exception », a indiqué la directrice générale de la Fondation Papillon, Suzy Guérin.

Jean Duchesneau et Suzy Guérin, respectivement président et directrice générale de la Fondation Papillon, et Mélanie Villeneuve et Christine Ménard, mairesse et directrice générale d’Otterburn Park. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le plus grand espace naturel

D’une superficie de 37,84 hectares, soit l’équivalent de 53 terrains de football, il s’agit du plus grand des espaces naturels encore disponibles pour être conservés sur le territoire d’Otterburn Park. Ce milieu naturel, qui sera désormais protégé à perpétuité suivant l’acquisition, représente 6,5 % du territoire d’Otterburn Park.

« On trouve dans le boisé 16 espèces à statut, 500 arbres remarquables, 5,1 hectares de milieux humides, plusieurs cours d’eau et 200 espèces de plantes. C’est un des plus gros milieux naturels protégés qui touchent à la rivière Richelieu », illustre Éric Malka, directeur de l’organisme Connexion Nature, dont la mission est de travailler à la protection, à la restauration et à la découverte des milieux naturels, et qui soutiendra la Ville dans ses démarches de préservation. « Acquérir et protéger à perpétuité ce milieu naturel est un legs incroyable de la Municipalité envers la nature et ses citoyens », ajoute M. Malka, qui avoue lorgner ce terrain depuis plus de 25 ans afin de le protéger.

Éric Malka, directeur général de l’organisme Connexion Nature. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Prochainement, un plan de conservation, d’accès et de gestion sera élaboré afin de préserver la biodiversité et les habitats naturels. Ce plan comprendra notamment des interventions ciblées pour limiter la propagation des plantes exotiques envahissantes.

Ouverture des sentiers

Les marcheurs ne peuvent plus emprunter les sentiers des Bosquets Albert-Hudon, à Otterburn Park, depuis le 3 mai 2024. La Fondation Papillon avait décidé de fermer l’accès au public de tous les sentiers pour une « durée indéterminée » en raison d’actes de vandalisme répétés. La Ville et la Fondation s’étaient entendues pour rouvrir si la Ville acceptait de faire l’acquisition des boisés.

Avec l’acquisition, la Ville prévoit une ouverture progressive du boisé. Certains sentiers pourraient accueillir des marcheurs d’ici la fin de l’année, pense Éric Malka. Dans un premier temps, la Ville procédera au retrait des arbres morts ou dangereux et au nettoyage des 7 kilomètres de sentiers existants. Selon Connexion Nature, plus de 300 arbres malades ou morts, pour la plupart des frênes, doivent être abattus pour assurer la sécurité des lieux. Cet inventaire des arbres avait déjà été entamé par l’organisme avec la permission de la Fondation Papillon. Puis la mise en place d’un statut officiel de conservation permettra aussi à la Ville et à l’organisme d’obtenir des subventions pour l’entretien des lieux.

La Ville prévoit également installer une signalisation adaptée et mettre en place des mesures d’accès harmonisées avec les objectifs de conservation, afin d’assurer une fréquentation responsable du site. Ces aménagements viendront soutenir un programme éducatif destiné à sensibiliser la communauté à l’importance de la biodiversité, de la préservation des écosystèmes et des bienfaits associés à de saines habitudes de vie en contact avec la nature.

Prochainement, la Ville, en collaboration avec Connexion Nature, organisera une activité d’éducation et de sensibilisation au bois des Bosquets, à la halte routière, sur le chemin des Patriotes. La date de l’événement n’a toutefois pas été dévoilée.

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