L’annonce a été faite mercredi soir, dans le cadre d’une séance extraordinaire qui s’est tenue après le dévoilement du budget 2025.
L’achat inclut trois lots, dont un sur le bord de la rivière Richelieu, pour un total de 38 hectares. Le projet inclut des coûts additionnels tels qu’une clôture (environ 250 000 $) et la mise à niveau des sentiers (environ 300 000 $, également subventionnés aux deux tiers). Les coûts récurrents liés à la gestion du site sont estimés à 40 000 $ par an à partir de 2026, avec possibilité de subventions. Ce montant pourrait se refléter par un impact potentiel de 10,80 $ sur le compte de taxes moyen des résidents.
La prise de possession est conditionnelle à l’obtention de la subvention en provenance du programme de la Trame verte et bleue de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui finance jusqu’aux deux tiers des coûts des initiatives de conservation et de mise en valeur des milieux naturels. La mairesse Mélanie Villeneuve s’est dite « confiante » d’obtenir la subvention, soulignant que le terrain « coche beaucoup de cases » dans le programme de la CMM.
« [C’est] une étape importante pour l’acquisition du boisé des Bosquets! Je me suis permise d’applaudir lors de l’adoption par le conseil d’une offre d’achat pour ces terrains que l’on souhaite préserver et rendre de nouveau accessibles à la population! » a déclaré la mairesse Villeneuve en conclusion de la séance publique.
« Acquérir et protéger un grand boisé de 38 hectares à perpétuité est un investissement riche et précieux pour la collectivité et pour la ville. Ça enrichit la vie des enfants d’aujourd’hui, de leur famille et des générations futures, créant une communauté plus résiliente, en meilleure santé physique et mentale et connectée à son environnement », a ajouté la conseillère municipale Natacha Thibault sur ses réseaux sociaux.
Au moment d’écrire ces lignes, le journal n’avait pas réussi à obtenir les commentaires d’un porte-parole de la Fondation Papillon, l’actuel propriétaire du boisé.
L’acquisition devrait prendre quelques mois puisque le processus nécessite des étapes préparatoires comme la vérification des titres et le lotissement. Une fois l’acquisition finalisée, l’ouverture au public sera progressive après des travaux de sécurisation et de mise en valeur. La Ville invite les citoyens à respecter l’interdiction de circulation dans les sentiers d’ici à une ouverture officielle.
Fermeture en mai
Rappelons que les marcheurs ne peuvent plus emprunter les sentiers des Bosquets Albert-Hudon, à Otterburn Park, depuis le 3 mai dernier. La Fondation Papillon avait pris la décision d’interdire l’accès au public de tous les sentiers pour une « durée indéterminée » en raison d’actes de vandalisme répétés. Il avait finalement été entendu entre la Ville et la Fondation que les sentiers allaient rouvrir au moment de l’acquisition du parc par la Ville.
La Fondation Papillon avait affirmé que plusieurs événements criminels étaient survenus au printemps dernier, comme des installations itinérantes de cabanes, le dépôt de sofas et même des coups de feu entendus dans la nuit, ce qui a nécessité l’intervention de la police à plusieurs reprises. De plus, ces événements s’ajoutent à une longue liste d’actes répétés, comme des incivilités, le non-respect des règlements du site et la présence de vélos ou de chiens sans laisse.
Depuis 2017, aucune entente n’existait entre la Ville et la Fondation Papillon, mais le public pouvait tout de même accéder aux sentiers. Lorsque les deux organisations étaient reliées par une entente, de 2015 à 2017, la Ville s’engageait à verser annuellement 10 000 $ pour « la mise en valeur du site, la restauration du boisé et pour permettre l’utilisation par ses citoyens ». La Ville s’engageait aussi à effectuer d’autres actions d’entretien, comme le déneigement du stationnement, alors que la Fondation (anciennement la Colonie Les Bosquets Albert-Hudon) s’engageait à utiliser l’argent pour des actions de conservation, de mise en valeur du site et à permettre à la population d’y avoir accès gratuitement.