7 juillet 2025 - 05:00
Logements communautaires
Otterburn Park offre une aide financière à l’organisme Les Projets Mountainview
Par : Vincent Guilbault
La mairesse Mélanie Villeneuve et le président de l’organisme Les Projets Mountainview, Michel Breton. Photo Vincent Guilbault | L’Œil Régional ©

La mairesse Mélanie Villeneuve et le président de l’organisme Les Projets Mountainview, Michel Breton. Photo Vincent Guilbault | L’Œil Régional ©

Le 16 juin dernier, les élus d’Otterburn Park ont adopté à l’unanimité une entente de partenariat avec l’organisme Les Projets Mountainview, qui gère les 30 logements communautaires des appartements Mary Hug, situés sur la rue Spiller. Cette entente prévoit une aide financière municipale de 27 000 $ répartie sur les trois prochaines années (12 000 $ en 2025, 9000 $ en 2026 et 6000 $ en 2027), afin de soutenir l’organisme dans une période de restructuration et lui permettre de se créer une réserve financière.
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Contrairement à d’autres projets de logement social, parfois gérés par un office municipal d’habitation, Les Projets Mountainview ne bénéficie d’aucune subvention provinciale ou fédérale. Ses revenus proviennent exclusivement des loyers de ses 30 logements abordables – 17 unités de 4 ½ et 13 de 3 ½ –, ce qui limite fortement sa marge de manœuvre.

L’aide de la Ville ne servira pas à payer les dépenses courantes, mais à reconstituer un fonds de roulement, qui avait été presque vidé par des travaux majeurs comme la réfection du toit ou la remise à neuf d’appartements entre deux locataires, explique Michel Breton, président de l’organisme. Selon lui, ce fonds est vital pour planifier l’entretien à moyen et long termes et éviter d’avoir à hausser les loyers, ce qui nuirait à la mission sociale de l’organisme d’offrir des logements abordables pour les gens d’ici. « On veut vraiment privilégier les gens de la place et les gens de la région. Ça nous apparaît important. »

Actuellement, l’organisme a pu mettre environ 60 000 $ de côté, mais selon des experts consultés par M. Breton, l’organisme doit se doter d’une réserve allant de 100 000 $ à 400 000 $ à long terme pour assurer sa viabilité.

Un soutien ciblé et conditionnel

L’aide municipale est accordée sous conditions de reddition de comptes : états financiers audités, rapport annuel sur la gouvernance, des critères d’admissibilité clairs pour les locataires (revenu maximal de 38 000 $, posséder moins de 50 000 $ en actifs), et attestation de l’usage conforme des fonds.

Pour la mairesse Mélanie Villeneuve, cette aide est justifiée. « Il nous semblait important d’agir localement pour assurer la pérennité de logements abordables déjà en place. » Elle ajoute que Les Projets Mountainview est un organisme crédible, bien enraciné dans la communauté, et que M. Breton « a toute sa confiance ». La Ville verse déjà des contributions à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour soutenir le logement social, ce qui montre que le logement est selon elle en partie une responsabilité municipale. Par contre, ces montants servent surtout pour de nouveaux projets, déplore-t-elle, et non pas à soutenir des initiatives déjà en place comme Mary Hug.

De plus, ajoute-t-elle, ce soutien s’inscrit aussi dans une réflexion plus large sur l’accès au logement à Otterburn Park. Déjà, la Ville explore d’autres pistes pour améliorer l’accessibilité au logement dans sur son territoire. Rappelons que la Ville s’est dotée d’une réglementation pour faciliter la construction de logements accessoires à des maisons existantes, par exemple.

Pour Les Projets Mountainview, cette stabilité permet aussi d’envisager l’avenir. Un projet de développement futur est évoqué par le président, mais Les Projets Mountainview souhaite d’abord consolider sa structure actuelle, revoir ses politiques internes, recruter des administrateurs bénévoles qualifiés, et mieux se positionner pour d’éventuelles subventions.

« On n’a pas de subvention. Si on veut assurer la pérennité, il faut non seulement avoir les revenus pour payer nos dépenses courantes, mais aussi pouvoir dégager une marge de manœuvre pour les travaux majeurs », conclut Michel Breton.

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