11 janvier 2023 - 07:00
Statut linguistique et loi 96
Otterburn Park restera bilingue
Par: L'Oeil Régional
Le statut bilingue d’Otterburn Park ne vient avec aucune obligation. Il permet par contre à la Ville de communiquer avec ses citoyens dans les deux langues si elle le juge nécessaire. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le statut bilingue d’Otterburn Park ne vient avec aucune obligation. Il permet par contre à la Ville de communiquer avec ses citoyens dans les deux langues si elle le juge nécessaire. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Les élus d’Otterburn Park se sont entendus pour garder le statut bilingue de la ville. Le conseil municipal doit adopter une résolution lundi prochain pour confirmer sa décision.
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Depuis l’adoption de la loi 96, le statut d’une ville bilingue peut être révoqué si l’anglais est la langue maternelle de moins de 50 % de la population. Selon Statistique Canada, la proportion de la population qui s’exprime seulement en anglais est d’environ 7,2 % à Otterburn Park.

Pour garder son statut bilingue, les élus doivent adopter une résolution dans les 120 jours suivant la réception d’un avis de l’Office québécois de la langue française. La mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve, confirme la réception de la lettre en décembre dernier.

« Ce n’était pas une surprise quand nous l’avons reçu. Mais nous savions [le conseil] depuis longtemps que nous voulions conserver le statut bilingue. Nous trouvons important de le faire. »

Pour la mairesse Villeneuve, le statu quo n’enlève non seulement aucun droit aux francophones, mais ne fait que respecter le patrimoine et mieux inclure une partie de la population.

Dans son porte-à-porte, lors de la dernière campagne électorale en 2021, Mme Villeneuve dit avoir constaté que la population anglophone était sous-représentée et surtout vieillissante. Même si le pourcentage n’est pas élevé, dit-elle, l’idée est que la ville a un patrimoine anglophone et c’est important pour beaucoup de personnes de maintenir ce caractère historique, autant chez les anglophones et les francophones, dit-elle.

C’est aussi une question de qualité de service, ajoute la mairesse. « En gardant le statut, ça ne nous oblige pas à communiquer en anglais, mais ça fait en sorte que nous avons la possibilité de le faire. »

Concrètement, au-delà des moyens électroniques, la Ville communique quatre fois par an avec les citoyens via son bulletin municipal L’Info Otterburn. La Ville produit du même coup quelques copies traduites en anglais, en noir et blanc, qui sont distribuées à des endroits stratégiques, comme la Légion canadienne ou dans le local du MEPEC (Monteregie East Partnership for the English-Speaking Community), à Belœil. Ce document permet d’informer les citoyens de langue anglaise d’aspects importants de la vie municipale. Selon Mme Villeneuve, la Ville dépense environ 4800 $ en traduction pour l’Info Otterburn. Sinon, quelques documents municipaux peuvent être traduits sur demande, ce qui est « quand même rare », dit-elle.

Réflexion locale

Pour ce qui est des droits des francophones, Mélanie Villeneuve rappelle que le statut ne vient avec aucune obligation. Pour ce qui est de la place du français au Québec, Mme Villeneuve souligne que sa réflexion « reste très locale ». « Je prends en considération notre communauté, notre population. Je ne fais pas de politique provinciale. » Le défi d’Otterburn Park n’est pas celui de Montréal, concède-t-elle.

Elle se dit d’ailleurs très à l’aise avec la loi dans sa forme actuelle et ne voit aucun problème à ce que les élus doivent adopter une nouvelle résolution à chaque recensement de population, laissant le soin aux futurs élus de revoir la décision.

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