M. Yelle admet que l’organisme a connu une période plus difficile au printemps dernier, alors que le manque d’effectifs a mené à l’annulation de plusieurs départs, causant de la frustration auprès des usagers du réseau. Sur les 5300 voyages qui se font au quotidien dans tout le réseau exo, « aujourd’hui on réussit à réaliser 98,4 % des trajets planifiés », note-t-il, ce qui demeure en-deçà des standards de 99,6 % d’exo.
M. Yelle a détaillé certaines mesures prises depuis ce printemps dans le but d’améliorer cette statistique. « Il n’y a pas de solution magique à court et à moyen terme pour augmenter le nombre de chauffeurs de façon pérenne », reconnaît d’entrée de jeu Sylvain Yelle, ajoutant que tous les transporteurs font face à la même pénurie de chauffeurs en ce moment.
Afin d’améliorer son bilan, exo a notamment ajouté des transporteurs lorsque c’était possible pour aider ceux déjà présents qui ont de la difficulté à livrer la marchandise. Il appuie aussi activement les campagnes de recrutement des transporteurs pour aider à combler les postes vacants et il fait pression sur les ministères du Travail et des Transports pour reconnaître plus facilement les permis de conduire des personnes immigrantes qui veulent travailler dans ce domaine. De plus, exo a ajusté les horaires et les trajets de certains secteurs, réduisant « légèrement » les fréquences de passage lorsqu’elles sont assez rapprochées, mais en augmentant les gabarits des véhicules, ce qui doit avoir un impact très limité sur la qualité du service, mais qui permet d’utiliser moins de chauffeurs tant que les postes ne sont pas tous comblés.
Si, malgré les mesures en place, des trajets doivent être annulés, une nouvelle fonctionnalité a été développée dans l’application Chrono. « Si un chauffeur est malade par exemple et qu’on sait qu’il ne pourra pas réaliser ses trajets, les clients pourront être informés d’avance, souvent la veille, qu’il y aura une perturbation sur leur ligne, ce qui permet d’éviter les surprises et de planifier leurs déplacements en conséquence », commente M. Yelle.
Pas la région la plus touchée
Sylvain Yelle estime qu’il manque encore entre 70 et 80 chauffeurs pour complètement répondre aux besoins du réseau exo, mais qu’il faut user d’imagination pour aller les chercher. « C’est rendu qu’on fait nos recherches en Ontario et en Alberta pour trouver de nouveaux chauffeurs », confirme-t-il. Heureusement, la Vallée-du-Richelieu ne fait pas encore partie des secteurs jugés « critiques », mais cela n’a pas empêché certains trajets d’être annulés ces dernières semaines à cause du manque de chauffeurs sur le territoire.
« Dans le secteur de la Vallée-du- Richelieu, il nous manque actuellement quatre chauffeurs. Nous accompagnons donc notre fournisseur dans son recrutement actif. Une bonne partie des départs sont couverts par des chauffeurs en temps supplémentaire, mais il est toutefois possible que quelques voyages soient annulés quotidiennement jusqu’à ce que ces postes soient pourvus », précise Jean-Maxime St-Hilaire, conseiller en relations médias chez exo. Il soutient que « les départs d’exo à la demande et de la ligne 20B sont priorisés pour permettre les déplacements locaux des usagers de Belœil et McMasterville ».
Concernant la ligne 20B, en fonction depuis le 22 août, M. St-Hilaire note qu’exo a quelques problèmes avec l’installation des poteaux d’arrêt. « Nous travaillons en collaboration avec notre fournisseur pour que les arrêts soient installés le plus rapidement possible. D’ici l’installation des arrêts, nous invitons les usagers à consulter l’application Chrono ou le site web d’exo pour connaître l’emplacement des arrêts. Nous les invitons aussi à s’assurer d’être visibles et de ne pas hésiter à faire signe au chauffeur pour l’aider à se repérer. » Des panneaux temporaires ont toutefois fait leur apparition récemment pour permettre aux usagers de bien identifier leur arrêt.
Les impacts du tunnel Lafontaine
Alors que les travaux majeurs de réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine viennent perturber les habitudes de plusieurs travailleurs de la région se rendant à Montréal au quotidien, Sylvain Yelle se montre rassurant quant aux impacts des travaux sur le service d’exo, qui sont relativement limités pour les utilisateurs du bus et inexistants pour les utilisateurs du train de la ligne de Mont-Saint-Hilaire. « C’est une bonne alternative pour ceux qui veulent aller à Montréal. […] J’invite les gens du secteur [de la Rive-Sud] à essayer nos services plutôt que d’être pris dans le trafic », a-t-il notamment affirmé au micro de Paul Arcand à ce sujet dans les dernières semaines.