Surtout que je vivais à Saint-Denis à l’époque et je me souviens m’être fait vandaliser ma voiture et me faire voler une belle montre que j’avais oubliée sur le siège passager. Une belle montre que j’avais réussi à me payer en économisant. J’ai tellement été fâché de ce vol et, depuis, malgré les années, je n’ai toujours pas racheté de montre. Chaque fois que j’y pense, ça me frustre.
Mais bon, ce n’est qu’une montre. Je m’avance, mais celui qui l’a volée a probablement dû commettre son crime comme tous les autres petits vandales d’un village. Pauvreté, ennui, difficultés scolaires, manque de ressources. Cliché, mais typique d’un village.
C’est un peu ce que me disait le directeur de la Municipalité de Saint-Jean-Baptiste, Martin St-Gelais, l’été dernier dans une discussion informelle. Le village, plus défavorisé, avait des problèmes de consommation de drogue, de décrochage et de vandalisme.
Mais ce vandalisme semble avoir diminué dans la dernière année. Sans nécessairement citer d’études, la Municipalité attribue une partie de cette diminution par l’embauche d’une intervenante jeunesse à la Maison des jeunes. J’ai tendance à le croire. C’est d’ailleurs pour cette raison que le journal s’est intéressé à cette embauche.
Dans son reportage, le collègue Denis Bélanger rapporte que l’intervenante Caroline Lemaire est intervenue plus de 40 fois auprès des jeunes, notamment au niveau de la consommation et de plusieurs autres problématiques psychosociales, dont la violence et même l’anxiété. Nécessairement, ça rejaillit sur toute la communauté.
Plus qu’une intervenante, Mme Lemaire joue aussi le rôle de lien entre le milieu et les nombreux organismes du territoire, comme le CLSC, notamment pour les questions de santé sexuelle.
Bien entendu, un projet comme celui-là coûte de l’argent. C’est pour cette raison que le projet pilote, d’abord partagé entre Saint-Jean-Baptiste, Saint-Denis et Saint-Charles, n’a pas collé. Saint-Charles a quand même continué d’offrir un service de maison des jeunes alors que Saint-Denis, incapable de défrayer les coûts, a dû fermer la sienne.
Je comprends que ça coûte cher. Pourtant, investir dans notre jeunesse coûte moins cher que le bitume, mais on peine souvent à trouver les montants pour le faire.
Si les maisons de jeune ont eu pendant de nombreuses années une réputation peu enviable, en général, mes différents contacts avec des intervenants dans le milieu m’ont convaincu du bien-fondé de ces lieux. Mme Lemaire insiste elle aussi sur l’importance des maisons de jeunes, des endroits qui sont bien plus que des « garderies » pour occuper les ados avec des jeux vidéo.
Pourtant, quand elles ne manquent pas carrément de financement comme celles de Belœil ou de Mont-Saint-Hilaire, les maisons de jeunes sont souvent tenues à bout de bras par des bénévoles, comme à Otterburn Park, ou disparaissent comme à Saint-Denis. Classique! On pense souvent à nos promoteurs immobiliers, à nos familles, nos aînés, nos enfants; mais on oublie souvent les ados. Pourtant, offrir des services de qualité à nos ados devrait être une priorité.
