26 juillet 2023 - 07:00
Pas question d’arrêter pour Gérard Trudeau
Par: Olivier Dénommée
À 82 ans, le mot « retraite » ne fait toujours pas partie du vocabulaire de Gérard Trudeau, qui met tout en œuvre pour garder la forme le plus longtemps possible. Photo Robert Gosselin | L'Œil Régional ©

À 82 ans, le mot « retraite » ne fait toujours pas partie du vocabulaire de Gérard Trudeau, qui met tout en œuvre pour garder la forme le plus longtemps possible. Photo Robert Gosselin | L'Œil Régional ©

À 82 ans, Gérard Trudeau a eu une vie bien remplie, mais rien n’indique qu’il a l’intention de ralentir la cadence. Au contraire, il a confirmé son désir de continuer de travailler tant que son corps le lui permettra.

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« J’ai eu le privilège de vivre intensément et je continue de le faire, car je n’ai pas l’intention d’arrêter. J’ai vu tellement de gens dont la vie a basculé après la retraite. C’est important de toujours se tenir occupé et j’ai l’intention de vivre pleinement jusqu’à ce que je ne sois plus capable de le faire », soutient le principal intéressé. Vieillir ne l’inquiète pas, mais il assure qu’il va continuer de se lever tous les matins – beau temps, mauvais temps – pour prendre une marche avant d’aller travailler au bureau tant que sa santé le lui permettra. « Je ne m’attends pas nécessairement à vivre jusqu’à 105 ans, mais quand on reste actif et qu’on apprend à constamment sortir de sa zone de confort, je pense qu’on peut arriver à tenir un bout. » À ses côtés, sa conjointe Françoise, jeune de 83 ans, est aussi fidèle au poste au sein de l’entreprise familiale.

Des valeurs en héritage

Ce n’est pourtant pas par absence de relève qu’il continue de travailler : ses deux fils et ses petites-filles sont bien impliqués dans l’entreprise familiale. Il souhaite toutefois léguer aux prochaines générations ses connaissances, son vécu et ses valeurs. M. Trudeau a d’ailleurs écrit trois livres ces dernières années, qu’il compte léguer à ses petites-filles. « C’est un héritage que je veux leur laisser, des connaissances que je leur transmets. Le savoir-faire s’achète, mais le savoir-être s’apprend. » Il cite aussi la chanson « Le semeur » de Mario Pelchat pour expliquer sa philosophie : « Il est de ces gens qui laissent des traces / Au-delà du temps / Au-delà du vent qui passe / Il est de ces hommes qui de leurs mains / Ont enfoui dans la terre / Un roseau qui fleurira / Même après qu’il partira / Car plus fort que l’hiver / Il survivra ».

Gérard Trudeau compare la vie aux quatre saisons. Au printemps, c’est là qu’on sème et qu’on planifie l’avenir. C’est pendant l’été qu’on fait le plus d’efforts pour éventuellement récolter le fruit de notre travail à l’automne de notre vie. « Et l’hiver, c’est le temps de partager notre récolte, de transmettre aux autres l’information que l’on possède », raconte-t-il. C’est exactement ce qu’il tente de faire à travers ses écrits et son mentorat.

Si l’entrepreneur se fait une fierté de tous les produits frais qu’il a introduits au Québec depuis près de 40 ans, sa seule priorité aujourd’hui est d’accompagner la relève pour qu’elle soit prête à affronter tous les défis qui l’attendent, comme les changements climatiques et la réalité toujours plus difficile du milieu agricole. « Les changements climatiques rendent le tout plus imprévisible et il faut être plus à l’affût pour le bon moment pour planter. Ce qui était normal il y a quelques années ne l’est plus et c’est certain que ça sera un défi pour la relève. »

Gérard Trudeau ne semble toutefois pas s’inquiéter de la capacité de ses enfants de relever le défi et de reprendre le flambeau de l’entreprise familiale. « J’ai grand espoir en cette jeunesse préparée et capable d’avancer avec beaucoup plus de connaissances que ce qu’on avait à notre époque », confirme-t-il.

 

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