M. Toner devait aussi se sentir seul, entouré d’une équipe municipale composée seulement d’élus d’une autre bannière.
Mais dans l’entrevue qu’il accorde à mon collègue, je retiens l’accueil des élus en place et de l’équipe de Yves Corriveau. Même si Louis Toner se veut critique de certaines décisions de M. Corriveau, il a surement constaté deux choses. D’abord, c’est difficile de gérer une ville. Ensuite, les politiciens, même s’ils en retirent certains avantages, s’impliquent parfois dans la vie publique pour les «bonnes raisons».
Il est facile de critiquer les élus. Mais lorsqu’on chausse ces mêmes souliers, on se rend compte de la complexité de la chose publique. Qu’entre le budget annuel, les dépenses récurrentes, les lois municipales, provinciales et fédérales et tout le personnel syndiqué et permanent d’une Ville, être élu pour quatre ans, c’est tout un mandat.
Odette Martin avait constaté la même chose à Belœil en 2015. Seule candidate élue du Parti des citoyens de Belœil, Mme Martin avait quitté le parti pour siéger au conseil comme élue indépendante. Elle a fini par joindre l’équipe adverse de la mairesse Diane Lavoie. Pourquoi? Oui, des désaccords avec son ancien parti. Mais comme nous l’avions rapporté dans nos pages en 2015, sa vision sur la gestion municipale a changé pendant son mandat et elle soulignait qu’il n’est pas simple de gérer une ville.
Fin de Vision Citoyenne
Même si je me suis fait parfois critique envers la formation politique, je ne me réjouis jamais de la fin d’un projet démocratique. Les membres de Vision Citoyenne, qui sera dissout dans les prochains mois, ont forcé le maire actuel à faire preuve de sensibilité sur certains dossiers, comme la zone A-16.
Toutefois, je pense que la fin de Vision Citoyenne était inévitable. Rapidement mis sur pied comme solution de rechange à l’équipe Corriveau, le parti n’avait pas ce qu’il faut pour perdurer dans le temps. C’est la triste réalité des partis perdant au municipal. D’abord, les partis d’oppositions ne sont pas reconnus officiellement en politique municipale (sauf à Montréal ou à Québec, par exemple). Donc, le parti n’a aucun droit de parole. Pendant quatre ans, pas de tribune, sauf peut-être dans la section opinion, sur les réseaux sociaux ou parmi tes contacts. Finalement, tu finis par passer pour un mauvais perdant, peu importe ton discours.
Et comme je disais, la deuxième raison, c’est que dans le fond, les gens en place font parfois une bon job. Ou font de leur mieux avec les moyens du bord. Et ça suffit parfois à la population.