Cette désignation vise à reconnaître les personnes, lieux et événements importants qui ont façonné notre pays afin d’aider les Canadiens et Canadiennes à se rapprocher de leur passé. « Les désignations historiques nationales témoignent des tournants de l’histoire du Canada. Ensemble, elles racontent qui nous sommes et nous rapprochent de notre passé, enrichissant notre compréhension de nous-mêmes, des uns les autres et de notre pays. L’un des plus grands artistes de l’histoire du Québec, Paul-Émile Borduas a contribué à faire valoir les idées progressistes dans cette province. Il laisse derrière lui une œuvre considérable particulièrement bien représentée dans les musées canadiens et demeure l’un des peintres canadiens les plus influents du XXe siècle », affirme le ministre Steven Guilbeault à ce sujet.
Rappelons que c’est le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH) qui a entamé les démarches pour que Paul-Émile Borduas soit enfin reconnu comme personnage historique canadien. « Le conseil d’administration, la direction et l’équipe du MBAMSH se réjouissent du résultat de la demande de désignation déposée le 2 décembre 2022. Paul-Émile Borduas, son œuvre et son legs, sont au cœur de la mission du MBAMSH et nous sommes fiers et touchés de cette reconnaissance nationale », commente pour sa part la directrice du Musée, Geneviève Létourneau, remerciant au passage les personnes et les organismes qui ont appuyé la démarche pour que Borduas soit reconnu comme personnage historique national, faisant partie des plus de 2260 désignations à l’échelle canadienne.
Un parcours hors du commun
Paul-Émile Borduas est né en 1905 à Saint-Hilaire, aujourd’hui Mont-Saint-Hilaire. Il a été l’apprenti du célèbre peintre hilairemontais Ozias Leduc, puis a étudié à l’École des beaux-arts de Montréal avant de poursuivre sa formation à Paris dans les années 1920. Fondateur des Automatistes, il signe en 1948 le manifeste Refus global, cosigné par les 15 autres artistes du regroupement, créant une onde de choc au Québec qui mènera des années plus tard à la Révolution tranquille en remettant en question les valeurs traditionnelles québécoises et en faisant appel à une société plus libre et ouverte sur le monde. La publication du Refus global aura toutefois des répercussions négatives sur Borduas, qui perd alors son emploi de professeur à l’École du meuble de Montréal, puis sa femme quelques années plus tard.
En 1953, Paul-Émile Borduas quitte la région pour s’installer à New York où il espère se positionner sur la scène artistique internationale. Il y découvre l’expressionnisme abstrait qui donne un nouvel élan à sa peinture. Borduas rayonne sur la scène artistique internationale grâce à sa participation à de nombreuses expositions dans des musées et des galeries et a représenté le Canada dans plusieurs expositions internationales. Il meurt toutefois à Paris le 22 février 1960 à cause d’un malaise cardiaque, à l’âge de 54 ans. On lui attribue, à titre posthume, le prix Guggenheim pour sa peinture « L’étoile noire » (créée en 1957), considérée comme l’un de ses chefs-d’œuvre.
