29 avril 2024 - 11:00
Perdant-perdant
Par: Vincent Guilbault
Il aura fallu attendre presque 5 ans pour la conclusion du dossier du parc Charles-Larocque. Si le dossier ne concerne qu’une poignée de résidents de ce secteur de Belœil, les conclusions qu’on peut en tirer nous concernent un peu tous. La mairesse Nadine Viau vise juste en déclarant que 100 000 $ plus tard, on se retrouve devant une situation « perdant-perdant ».
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Rappelons les faits rapidement : pour répondre aune demande grandissante pour plus d’installations sportives et de loisirs, l’ancien conseil municipal et la mairesse Diane Lavoie autorise la construction d’un terrain de basketball dans le parc Charles-Larocque. En 2021, en séance du conseil municipal, des citoyens commencent déjà à se plaindre du bruit et des désagréments causés par les joueurs. Certains résidents vivent carrément à moins de 100 mètres du terrain. À l’époque, la mairesse Lavoie persiste à garder le parc : « Rien ne nous indique que le choix est mauvais, au contraire, les gens l’utilisent! », disait-elle aux opposants.

Vrai. Mais quelques années plus tard, le conseil municipal a sûrement pris la meilleure décision en fermant le parc.

Pourquoi? Parce qu’entre deux maux, on choisit le moindre.

Peut-être qu’on aurait pu faire les choses autrement ou installer le parc d’une autre façon. Et je suis extrêmement sensible aux arguments des utilisateurs du parc, que l’on retrouve dans cette pétition de 900 noms.

Mais je suis sensible aussi aux arguments du voisinage et des problèmes occasionnés par non pas des jeunes qui s’adonnent à leur sport, mais la présence d’adultes qui ne respectent pas tant les règles.

C’est donc crève-cœur. Oui, une situation perdante-perdante. Mais si on doit faire un choix, c’est celui de préserver la quiétude des résidents. Car une fois la partie terminée, les joueurs retournent chez eux; pas les voisins! C’est le même débat avec le parc canin. On doit privilégier le voisinage. On doit privilégier le côté sacré de la demeure. Tout le monde a le droit de vivre chez lui de façon tranquille et paisiblement. Bien sûr, si tu viens acheter une maison à côté d’une école ou sur une rue passante, tu fais un choix. Et je ne serais pas sensible à l’argument des opposants à un parc s’ils se plaignaient des rires des enfants. Mais le bruit continuel d’un ballon au sol, avec un fort éclairage en soirée, c’est suffisant pour nuire à la qualité de vie. Je refuse de considérer les voisins du terrain comme des intolérants (même s’il y en a peut-être dans le lot des opposants).

Cette situation est très triste et « impossible », dans un sens. Mais je dois me ranger du côté de la Ville. Et je retiens ceci des paroles de Mme Viau : que la Ville va mieux étudier les impacts de nouvelles infrastructures avant leur installation pour éviter ce genre de situations! On ne peut que le souhaiter.

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