Ben non.
« C’est ironique de voir le maire planter un arbre au Burundi alors qu’il autorise la coupe d’arbres ici pour de la haute densité. »
Vraiment?
D’abord, personne n’est à une contradiction près. Moi le premier. Ensuite, ne cherchons pas plus de liens entre les histoires qu’il y en a. Revenons à la base : le maire Yves Corriveau, convaincu par sa rencontre avec le consul du Burundi au Canada, François-Xavier Pinte, s’est rendu au Burundi pour négocier un échange culturel. Là-bas, il s’est emballé et a proposé peut-être un peu plus qu’un échange culturel en parlant d’expertise municipale ou même d’aide pour la gestion des déchets. Ce n’était pas son mandat initial. Plus, il a accompagné le consul à une rencontre avec le président Pierre Nkurunziza, qui se trouve aussi à être un personnage accusé des pires crimes contre son peuple, en plus d’avoir un immense trip de pouvoir.
Tout ça est très mauvais pour M. Corriveau. Surtout qu’il a eu le mauvais réflexe, celui de se justifier, au lieu de s’excuser et d’avouer avoir manqué de jugement. Ou encore d’attaquer le travail de La Presse alors que le journaliste faisait son travail, celui de rapporter la voix de l’Alliance burundaise du Canada qui a condamné la rencontre entre le maire et le président.
M. Corriveau en paye le prix, d’abord par sa réputation, ensuite par l’abandon de l’une de ses alliées, Christine Imbeau, la conseillère municipale qui a annoncé quitter son équipe cette semaine. Il devient en quelque sorte persona non grata pour quelque temps.
C’était sûrement trop pour l’homme, qui prendra un congé pour une période indéterminée. Je le savais déjà fatigué, de son aveu, par les critiques contre ses décisions des derniers mois.
Maintenant, vous êtes en colère et vous voulez critiquer le maire. Tout à fait, c’est votre droit. J’ajouterais que c’est le devoir d’un élu de présenter des explications aux électeurs qui lui ont donné les clés du pouvoir.
Mais de grâce, ne mélangeons pas les choses. Et je ne défends pas le maire ici; il se défendra lui-même. C’est plutôt un appel à notre capacité de débattre sainement. Expions la mauvaise foi de nos critiques.
La Ville de Mont-Saint-Hilaire n’est pas dirigée à la façon d’une dictature depuis que le maire s’est fait des amis tyrans dans le tiers monde. Le maire ne crache pas sur les artistes d’ici, car il veut permettre à des artistes burundais d’envahir nos musées.
Les dossiers de Saint-Georges ou de la zone A-16 sont assez complexes sans qu’on y saupoudre une petite dose de « scandale international », ne croyez-vous pas? Dirigeons nos critiques au bon endroit.
25 juillet 2019 - 19:24
Persona non grata
Vincent Guilbault
L’erreur du Burundi servira de diversion. C’est déjà le cas. En entrevue, un intervenant n’a pas hésité à nous rappeler que « le maire de Mont-Saint-Hilaire a déjà pris des habitudes de dictateurs depuis son voyage ».
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