10 août 2022 - 07:00
Petit retour sur le parc canin
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

J’ai hésité avant de publier la lettre d’opinion sur le parc canin en bas de la page cette semaine. Pas pour une question de censure; j’aime le rappeler parfois, puisque souvent, lorsque je me prononce sur un sujet, des lecteurs en défaveur de ma position prétendent que nous bloquons les positions opposées à la mienne.

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Comme dans le cas du dossier du parc canin. Oui, j’ai avoué un léger biais envers la position des opposants à un parc dans leur quartier. J’en ai parlé dans un éditorial (Clivage canin, 27 juillet). Non pas parce que je n’aime pas les chiens ou les propriétaires de chiens, comme on tente de me le faire dire, mais parce que, même si beaucoup de gens sont heureux du parc, un nombre assez important de voisins se disent incommodés. Et pour ça, je pense que la Ville doit redoubler d’efforts pour les entendre concernant ce parc imposé dans leur quartier et qu’ils n’ont pas demandé. Surtout, qui n’était pas là quand ils ont emménagé. Ils n’ont pas eu un mot à dire. Alors oui, je suis sensible à leur propos, sans nécessairement leur donner raison sur toute la ligne.

Ça ne veut pas dire que je m’oppose aux utilisateurs du parc. On m’a rapporté que mon texte a circulé sur la page Facebook des utilisateurs du parc et que des mots peu flatteurs l’accompagnaient souvent. Je n’y peux rien et, franchement, ça ne m’empêche pas vraiment de dormir. Mais je tenais à préciser de nouveau que j’aime beaucoup les chiens. J’ai juste de la difficulté avec certains propriétaires, et c’est loin d’être la majorité, au contraire.

Autre accusation; celle de croire que le journal ne peut pas être neutre parce que l’éditorial penche d’un côté ou d’un autre. C’est d’abord mal comprendre le travail d’un journaliste, qui est complètement indépendant, même dans un journal régional. Et surtout, c’est m’accorder beaucoup trop de pouvoir. Nous publions bon nombre de lettres de lecteurs avec lesquelles je suis en désaccord. Et les journalistes ici n’ont pas peur de travailler sur des sujets dont je ne partage pas la conclusion. Le journal se veut le plus objectif possible, dans la mesure où l’objectivité journalistique existe (c’est un long débat pour une autre journée). Ma petite contribution en page 8 chaque semaine, ça ne regarde que moi.

Ça me ramène à la lettre. J’ai hésité, non pas pour une question de censure, comme je viens de l’illustrer. Mais il faut toujours se demander si une lettre va faire avancer le débat ou si c’est seulement une répétition. Toutefois, cette lettre est rédigée par des voisins du parc qui sont plutôt contents de la présence du parc. C’est un point de vue différent, qui ne mérite peut-être pas un article à lui seul, selon moi, mais qui mérite d’être entendu. Surtout, il permet d’illustrer que les débats ne sont pas tous cristallisés en deux positions, entre pour et contre. Et que certaines personnes peuvent être dans les deux camps, c’est-à-dire un voisin, mais aussi un utilisateur. Ou être un utilisateur du parc, mais trouver qu’il est au mauvais endroit. Ou être un voisin sans chien, mais aimer la présence du parc. Ou un ancien utilisateur du parc avant sa conversion en parc à chien qui aimait mieux l’ancien, mais qui n’a rien contre les chiens. C’est vrai, un article de journal ne peut pas présenter tous les points de vue, mais il peut nous donner une bonne idée du débat. Et j’ai la prétention de croire que nos différents articles sur le sujet faisaient bien ce travail. Mais ce n’est que mon opinion!

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