J’ai un ami, David pour ne pas le nommer, qui possède sa chaîne YouTube spécialisée dans l’enseignement des jeux de société et tout ce qui tourne autour de ce loisir devenu une vraie passion pour lui. On peut facilement le définir comme un gamer. Pourtant, c’est le premier à dire que pour être considéré comme un gamer, il faut juste… jouer, dans le fond! « Il y a un niveau d’élitisme parfois dans notre communauté et on va rire des gens qui jouent à des jeux simples comme UNO. Laissez donc jouer le monde », disait-il sur son balado.
C’était la même chose chez les joueurs de jeux vidéo plus intenses, qui refusaient (et refusent encore parfois) de dire que des joueurs de jeux mobiles, comme Candy Crush, ne sont pas de vrais gamers. Je ne suis pas d’accord. Si ta blonde joue chaque jour quelques minutes sur son cellulaire à un jeu comme Candy Crush, une sorte de variante de Tetris, et bien en somme, c’est une joueuse.
Le soir même de cette discussion, je m’installe devant mon ordi, dans le creux de mon divan, pour relire certains textes avant leur parution dans nos pages, comme à mon habitude. En lisant le bel entretien entre mon collègue Olivier et les acteurs Patrick Caux et Marcel Sabourin, j’ai tout de suite su que mon ami David avait raison. Pour être un joueur, il faut juste aimer jouer! C’est le même amour que M. Sabourin voue à la culture, sans prétention, sans élitisme. Oui, la Culture avec un grand C, c’est Mozart! C’est L’OSM, les heures passées dans un conservatoire, les plus grands films du 7e art.
Mais c’est aussi plus simple que ça. L’expression de la créativité : le gribouillage d’un visage sur un papier alors qu’on parle au téléphone, une chanson populaire qui nous fait dandiner de la tête en conduisant, le passage d’un livre qui arrête notre lecture et nous pousse à la réflexion ou nous fait tout simplement sourire.
Bien sûr, ce débat n’est pas nouveau et ils s’en trouveront toujours pour nous rappeler que nous ne sommes pas de vrais artistes ou de vrais amants de l’art. Futile débat, s’il s’en trouve, mais qui revient toujours un peu par la porte d’à côté. C’est un peu la raison d’être des Journées de la culture, comme le rappelle justement M. Sabourin. Démocratiser la culture, la rendre accessible à tous. Voilà bien une noble cause. Notre collègue vous présente d’ailleurs ici toutes les activités dans le cadre de ces journées.
Juste pour terminer : en 2022, le jeu Candy Crush a généré 1 milliard de dollars. Vous pensez peut-être que les ces joueurs ne sont pas de vrais gamers, mais la compagnie, elle, s’en fout pas mal!