En fait, Lise Pashko en est déjà à 53 ans d’implication dans la chorale, que ce soit pour la diriger ou l’accompagner à l’orgue, mais la pandémie a forcé le report de l’événement de quelques années. Elle se souvient encore parfaitement de ses débuts, elle qui avait une formation en piano et en composition. « Il y avait déjà des messes à l’église ici et quelqu’un a proposé mon nom pour voir si j’étais intéressée à diriger la chorale. Chaque semaine, c’était une personne différente à la direction. Une semaine, c’était le vicaire qui dirigeait d’en bas, une autre c’était une religieuse qu’on ne voyait pas derrière l’orgue tellement elle était petite! Puis, quand c’est venu mon tour, les gens ont assez apprécié pour que je sois encore là depuis tout ce temps! Je suis quand même là depuis 1970, ça ne me rajeunit pas! »
La native de Mont-Saint-Hilaire affirme avoir grandi « au pied du clocher » de l’église, mais qu’elle n’aurait jamais prédit qu’elle consacrerait la majeure partie de sa vie à œuvrer bénévolement dans la chorale de l’église. « J’ai vécu dans la musique toute ma vie. Mon instrument principal est le piano et j’ai toujours fait de l’accompagnement. J’ai reçu mon éducation au couvent ici, puis j’ai poursuivi mes études pendant sept ans à l’École de musique Vincent-d’Indy. […] Pendant mes études, je me moquais un peu des sœurs qui faisaient des compositions religieuses. Jamais je n’aurais pensé que je composerais moi-même des cantiques et que je passerais pratiquement ma vie à cette église! C’est un drôle de hasard », raconte-t-elle. Au fil des années, elle a accumulé une centaine de compositions religieuses, qui ont pu être interprétées par son chœur dans différentes messes. « Il y a des airs religieux et quelques chants de Noël. En fait, j’ai des chansons pour toutes les grandes fêtes de l’année et j’écris presque toujours pour quatre voix. »
Un exploit
Un recueil de ses compositions a d’ailleurs vu le jour en 1990, pour souligner les 20 années de Mme Pashko à la tête de la chorale. « À 20 ans, on disait déjà que c’était un exploit et je me souviens qu’on m’avait accordé une entrevue dans L’Œil Régional à l’époque. Il y a aussi eu quelque chose pour les 35 ans de la chorale parce qu’on dirait que c’était encore un exploit. Alors, je ne sais pas ce qu’on va dire pour les 50 ans! », lance-t-elle en riant. Elle note d’ailleurs ne pas être la seule à être restée fidèle à ce chœur pendant si longtemps : une de ses choristes fait partie du groupe depuis 50 ans et quelques autres sont présents depuis plus d’une quarantaine d’années. « Avec le temps, malheureusement, on a perdu de bons chanteurs, dont de bonnes basses qui avaient de belles voix et qui étaient très gentils. »
Certains diront qu’elle prêche pour sa paroisse, mais Lise Pashko aime particulièrement jouer à l’église de Mont-Saint-Hilaire, ne serait-ce que grâce à la qualité de son orgue. « J’ai joué un peu partout dans les églises de la Vallée-du-Richelieu et le plus beau son est vraiment ici! » Son groupe de choristes est aussi tissé très serré, ce qui contribue à son plaisir d’y jouer. « J’ai toujours le même plaisir ici. On est un petit groupe, mais les gens sont sympathiques, ils ont le goût d’être là et ils aiment ce que je fais. C’est un vrai cadeau pour moi, pas besoin d’autre paie que ça! », poursuit-elle.
Événement le 15 octobre
Deux messes sont au programme le dimanche 15 octobre, mais la seconde, à 14 h, sera toute particulière dans la mesure où on a donné carte blanche à Lise Pashko pour les airs qui y seront entonnés. La messe laissera ainsi beaucoup de place à ses compositions. De plus, trois de ses chansons seront interprétées avant le début de la messe. Cette messe sera suivie d’une petite réception dans la salle Stella-Desmarais pour souligner l’implication bénévole de Mme Pashko.
L’implication se poursuit
Malgré cette commémoration, Lise Pashko est encore loin d’être prête à cesser ses implications à la chorale. Au contraire, elle assure avoir envie de continuer tant que sa santé le lui permettra. « Dans ma tête, je n’ai pas l’âge de mon corps. C’est certain que tant que je suis capable de faire de la musique et de monter les escaliers pour le jubé, je vais continuer. Des chanteurs disent qu’ils vont mourir sur scène, peut-être que je vais moi-même mourir dans le jubé, qui sait? » Il n’est donc pas dans ses plans d’annoncer la fin de ses activités avec cette chorale, qui lui procure toujours autant de plaisir chaque semaine.