La porte-parole de la Commission scolaire des Patriotes (CSP), Maryse St-Arnaud, confirme que la décision sera revue lors de la prochaine séance du conseil d’établissement de l’école secondaire, le 18 avril. Elle précise que la CSP travaille avec l’école afin d’en arriver à la meilleure décision possible.
Une cohorte d’élèves devait partir pour le Costa Rica au début du mois d’avril. Le voyage a toutefois dû être annulé à la fin janvier après le désistement de deux des trois enseignantes organisatrices pour des raisons personnelles. L’école avait finalement décidé le 27 mars dernier de remettre la totalité de l’argent recueilli via des collectes de fonds à l’organisme en prévention des dépendances de Belœil, l’Arc-en-ciel.
Les parents des 12 enfants touchés par la situation ont d’ailleurs reçu vendredi dernier, quelques heures après la parution d’un article sur le sujet dans La Presse, une communication de l’école leur annonçant que la décision leur serait communiquée le lendemain du conseil d’établissement.
Commissaire-parent à la CSP et sur le conseil d’établissement de l’école Polybel, Normand Boisclair a souligné sur les réseaux sociaux que le conseil d’établissement aurait décidé que l’argent amassé servirait dans un premier temps à payer les activités extrascolaires des 12 élèves impliqués, telles que leur bal de finissant ou un voyage à New York. Le conseil d’établissement réserverait également la possibilité de conserver cette somme pour payer les frais de voyage d’un autre membre de la fratrie fréquentant Polybel ou qui sera admis en septembre 2018. Finalement, le conseil laisserait la possibilité à chaque élève de choisir un organisme de la région à qui distribuer les sommes restantes. Selon M. Boisclair, la décision aurait été prise au conseil de mars. La porte-parole de la CSP, Maryse St-Arnaud, n’a toutefois pas pu confirmer cette information au moment de mettre sous presse.
Incompréhension
Des parents dont les enfants se sont investis dans les collectes de fonds peinent toutefois à comprendre cette décision, d’autant plus que certains élèves dont les parents ont payé en totalité le voyage ont été remboursés, avancent-ils.
La fille d’Anne-Marie Bujold, Audrey-Ann, s’est beaucoup investie dans le projet de voyage humanitaire. Depuis l’automne 2016, elle a participé activement aux campagnes de financement et toute la famille a participé à une activité d’emballage pour amasser des fonds. «Les enfants ont vraiment mis du cœur et du temps. Ce n’est pas de la faute de l’école si ça a été annulé, on le comprend, mais il n’y a eu aucun plan B», déplore la mère.
Même son de cloche du côté de Julie Bouffard. La mère dit avoir encouragé sa fille à participer aux collectes de fonds afin que celle-ci s’empreigne des valeurs associées à ce type de voyage. Sa fille Charlyne a finalement amassé près de 3000 $.
Elle déplore que depuis l’annonce de l’annulation du voyage, l’école n’ait pas consulté les parents et les élèves impliqués. Elle soutient d’ailleurs avoir communiqué avec la direction, la commission scolaire et le protecteur de l’élève, sans succès. «Jamais, depuis janvier, nous n’avons été consultés pour quoi que ce soit. On aurait pu trouver des options, il aurait pu y avoir d’autres gens qui auraient pu nous aider, il y aurait pu y avoir des parents qui auraient pu partir avec ces enfants-là, mais on n’a aucunement été consultés», dit-elle. Elle rappelle d’ailleurs qu’il n’était pas nécessaire non plus de voyager au Costa Rica pour réaliser un voyage humanitaire.
Mme Bouffard a également beaucoup de mal à s’expliquer pourquoi l’école n’a pas impliqué les jeunes dans le choix de l’organisme. «C’est beau de donner à un organisme à but non lucratif, c’est parfait. Par contre, ce sont les enfants qui ont ramassé les sous, pas l’école. S’il y a un don à faire, ce sont les enfants qui devraient le faire.»
Déception
La situation a causé beaucoup d’anxiété chez la fille de Mme Bujold, qui dit avoir même dû demander à ce que l’école ne communique plus avec sa fille à ce sujet. Pour compenser les enfants, elle croit que l’école devrait leur offrir une activité en compensation. «Ils se sont investis parce que c’était une cause, mais ils se sont aussi investis parce que c’était une expérience de vie», dit Mme Bujold.