Pompier pour Saint-Marc et instructeur, Dominique Feuiltault a profité d’un séjour en Asie pour visiter ses confrères indiens. «Au départ, j’avais demandé si je pouvais participer à un de leurs exercices ou à un de leurs cours pour me mélanger. Je suis instructeur et je voulais voir comment ils procédaient de leur côté», explique-t-il.
La visite a rapidement pris plus d’ampleur. Après quelques échanges courriels, l’académie nationale des pompiers de l’Inde s’est montrée intéressée par un parrainage avec le service de sécurité incendie de Saint-Marc. «C’est un grand dépaysement à tous les niveaux. C’est un peu un rêve de pompier, parce que tu sais qu’on va faire une différence incroyable», raconte M. Feuiltault.
Les grands honneurs
Une garde d’honneur l’attendait à son arrivée, un honneur normalement réservé aux invités de marque et aux dignitaires. Les Indiens ont également planté un arbre symbolisant la municipalité québécoise devant l’école. «L’accueil, c’est dur à battre, dit-il. Je ne m’attendais pas à ça du tout.»
Le pompier a finalement passé trois jours à l’académie durant lesquels il a visité l’école et assisté à des démonstrations. Son périple l’aura amené jusqu’à la capitale indienne de New Delhi à la demande de la présidente de l’académie, qui souhaitait expliquer l’objet de sa présence à d’autres villes d’Asie lors du South Asian Cities Summit.
M. Feuiltault a aussi donné un cours aux pompiers indiens sur les matières dangereuses grâce au site de formation en ligne d’ÉducExpert. L’exercice a permis au pompier de constater que si l’apprentissage de l’anglais est considéré comme important pour les pompiers, ce ne sont pas tous ses élèves qui étaient au même niveau. «Ils ont peu la même problématique que nous, avec la clause grand-père (qui permet aux pompiers plus âgés de se soustraire à la formation obligatoire). Là-bas les plus vieux parlent moins anglais, il fallait que les jeunes traduisent aux plus vieux», explique-t-il.
Besoin de formation.
De retour au Québec depuis quelques semaines, M. Feuiltault et son directeur de caserne, Jean-François Rousseau réfléchissent à la manière dont ils pourraient faire grandir cet échange. Ils songent notamment à la possibilité d’envoyer un conteneur d’équipement pour aider les casernes rurales dont les besoins sont criants ou encore à envoyer des instructeurs dispenser des formations aux formateurs indiens.
Si le projet est encore embryonnaire, M. Rousseau souhaite rallier d’autres forces à leur cause. «Le projet c’est de faire un partenariat avec eux, explique-t-il. Nous allons peut-être aller vers le régional ou le provincial, parce que ce n’est pas que Saint-Marc qui va subvenir aux besoins de l’Inde», dit-il, un brin rieur.
Selon M. Feuiltault, le besoin le plus criant demeure la formation. À titre d’exemple, il cite le livre de formation indien, considérablement moins volumineux que son égal québécois. «Je leur expliquais que lorsque l’on monte dans le véhicule, nous avons déjà une place préétablie au feu. Ils avaient les yeux grands. […] Ils n’ont pas de procédures, c’est go», illustre-t-il.