4 juin 2024 - 05:00
Ouvrage collectif universitaire
Portrait des luttes environnementales citoyennes
Par: Denis Bélanger
Les trois meneuses de cet ouvrage collectif, Denise Proulx, Lucie Sauvé et Johanne Béliveau, lors du lancement régional tenu au Manoir Rouville-Campbell. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Les trois meneuses de cet ouvrage collectif, Denise Proulx, Lucie Sauvé et Johanne Béliveau, lors du lancement régional tenu au Manoir Rouville-Campbell. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Résidente de Saint-Marc-sur-Richelieu et professeure émérite de l’UQAM en matière environnementale, Lucie Sauvé a piloté avec deux autres collègues, Johanne Béliveau et Denise Proulx, la rédaction d’un ouvrage collectif portant sur les luttes environnementales menées par la population au cours des dernières décennies.
Publicité
Activer le son

Intitulé L’héritage des luttes environnementales au Québec – Un souffle écocitoyen, l’ouvrage a été publié aux Presses universitaires de l’UQAM.

Mme Sauvé est associée depuis des années à l’institut des sciences de l’environnement de l’Université où elle a déployé le champ de l’éducation relative à l’environnement. Elle a aussi été impliquée directement dans des luttes pour s’opposer à l’implantation dans son patelin de mégaporcheries ainsi qu’à l’exploitation du gaz de schiste.

Pour sa part, Johanne Béliveau, une ancienne résidente de Saint-Marc qui a pris part aux mêmes luttes que Mme Sauvé, est notamment diplômée du programme court en éducation relative à l’environnement et de la maîtrise en histoire appliquée de l’UQAM. Historienne, elle s’intéresse à l’évolution de la société, de l’environnement et des paysages en milieu urbain et rural. Puis de son côté, Denise Proulx, journaliste pendant près de 40 ans, travaille elle aussi à l’Institut des sciences de l’environnement et mène des travaux sur les systèmes agroalimentaires.

Célébrer l’action collective

Pour Lucie Sauvé, ce livre est une façon de célébrer l’action et la mobilisation citoyenne qui a porté fruit à plusieurs occasions. « Il faut garder en mémoire toutes ces mobilisations et ces luttes qui ont permis des fois de préserver le paysage. Il y a un héritage qui s’est développé et poursuivi grâce au réseautage. »

« Toutes ces actions mettent en valeur la connaissance des gens de la communauté concernée. Pour tout projet, on va souvent faire affaire avec des entreprises venant de l’extérieur qui ont souvent une méconnaissance du milieu et des possibles conséquences sur plusieurs aspects. Le savoir local est important », renchérit pour sa part Johanne Béliveau.

Le livre traite des luttes contre le gaz de schiste, les mégaporcheries, le nucléaire, le transport pétrolier vers l’Ouest ainsi que le projet gazier de GNL Québec. Mmes Béliveau et Sauvé sont conscientes que des luttes actuelles se poursuivent en quantité suffisante pour écrire d’autres tomes.

« Nous vivons une période inquiétante en matière d’environnement. Il y a des gens qui remettent en question le processus d’implantation de Northvolt. Il y a eu aussi le dossier de l’aéroport de Saint-Hubert. Le corridor du fleuve Saint-Laurent est aussi dans les préoccupations. La pandémie a entraîné un frein à la mobilisation citoyenne. Ces luttes passées peuvent servir d’encouragement pour les luttes en cours », fait remarquer Lucie Sauvé.

Lancement à Mont-Saint-Hilaire

Les auteurs de cet ouvrage collectif ont procédé à un lancement régional le 30 avril dernier au Manoir Rouville-Campbell. Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin, était sur place pour lire un mot de bienvenue.

« Nous avions fait un lancement à l’UQAM. Nous tenions à faire de quoi en Montérégie. Et la Vallée-du-Richelieu est symbolique, car il y a eu des luttes importantes pour l’environnement. Mont-Saint-Hilaire a été [un lieu] clé dans le dossier du gaz de schiste », ajoute Mme Sauvé.

L’ouvrage a été réalisé aussi avec la collaboration de Louise Gratton, Kim Marineau, Isabel Orellana, Gabriel Poisson, Gabrielle Roy-Grégoire et Marie Saint-Arnaud. Plusieurs témoignages ont également été recueillis pour cet ouvrage. « Ça s’est fait sur presque trois ans, évidemment pas à temps plein. Nous sommes bien contentes du résultat », affirme Johanne Béliveau.

image