Je parle de pandémie aujourd’hui parce que, étonnamment, le journal publie deux textes qui donnent deux perspectives bien différentes de la pandémie. D’abord, notre collègue Denis Bélanger présente un reportage sur les arrestations pour conduite avec facultés affaiblies. Sans surprise, on constate que les policiers ont arrêté pas mal moins de conducteurs pendant les mesures de confinement. Mais c’est tout de même drôle (?) de voir que presque un an après la fin décrétée de la pandémie de COVID-19, le nombre d’arrestations est revenu au même stade qu’avant le déclenchement des mesures sanitaires. Même un peu plus! Un retour à la normale, comme le dit notre caricaturiste cette semaine, ironiquement.
La Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent nous répond que la hausse des arrestations est le résultat de leur vigilance accrue sur les routes. Peut-être, mais je ne pense pas que les policiers sont plus alertes qu’avant la pandémie. On n’a juste pas appris et on recommence à vivre comme avant.
Bon, je ne vais pas suranalyser cette situation, c’est probablement anecdotique; mais ça m’a fait réaliser à quel point il est difficile d’implanter des changements au sein de la population.
Et parlant de changement, je ne pouvais pas passer sous silence, probablement pour une dernière fois dans nos pages, l’implication sociale de notre regretté collègue Gilbert Desrosiers. Il aura été de son vivant un vecteur de changements, améliorant la qualité de vie de toute la population de la Vallée-du-Richelieu, d’abord par son travail à L’Œil Régional, mais surtout en raison de son implication sociale auprès de plusieurs causes ou organismes, comme la Chambre de commerce ou encore le CLSC des Patriotes.
Décédé en mars 2021, Déro n’est pas décédé des suites de complications de la COVID, mais en raison des mesures sanitaires, il a dû terminer ses jours à la maison. Certes, il était entouré des siens, mais la bête sociale qu’était Déro a dû trouver cette fin difficile. Et en raison de la pandémie, il n’a pas reçu les hommages qu’il aurait mérités. Jeudi dernier, lors du dévoilement du Fonds qui portera son nom et qui servira à amasser des dons pour soutenir le service de maintien à domicile du CLSC, nous avons aperçu une brève démonstration de tout l’amour que les gens de la région avaient pour lui. À peine mis sur pieds le Fonds était déjà garni d’une cagnotte de 100 000 $, signe de l’impact de l’homme sur la communauté.
Et parce qu’on oublie très vite, je me devais donc aujourd’hui, pour ce collègue distingué qui a été mon voisin de bureau pendant près de 14 ans, lui rendre un dernier petit hommage et souhaiter longue vie au Fonds Gilbert-Desrosiers. Merci pour tout.