13 juillet 2022 - 07:00
Prévoyance
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

En 2019, L’Œil Régional annonçait en page frontispice que l’école au Cœur-des-Mont, construite à peine 7 ans plus tôt, débordait déjà. Que des élèves devaient déjà être déplacés hors de leur quartier et que des locaux dédiés à d’autres fonctions, comme l’informatique, devaient être reconvertis en classe régulière. Et encore une fois en 2021, l’école au Cœur-des-Mont était celle qui débordait le plus.

Publicité
Activer le son

Toujours en 2021, un constat semblable pour le reste du territoire du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) : la majorité des écoles du territoire débordent. Seulement quelques écoles possèdent une ou quelques classes vacantes, dont Notre-Dame, à Otterburn Park. Mais je vous rappelle qu’un développement résidentiel avec 900 portes est en pleine construction et nous attendons encore une annonce pour la construction d’une école dans le secteur.

Et le portrait que dresse mon collègue de la situation en 2022 montre que le problème de surpopulation dans les écoles est loin de diminuer. En fait, la Planification des besoins d’espace 2021-2026 ne fait que le confirmer. Et toujours pas d’école à venir.

Dans bien des cas, comme à Belœil, ce n’est pas tant les ressources financières qui manquent pour construire une école. C’est le foutu terrain pour la mettre!

Depuis maintenant un peu plus de deux ans, avec l’adoption de la Loi 40, la responsabilité de trouver un terrain pour une école a été remise entre les mains des municipalités. À l’époque, l’Union des municipalités du Québec avait grogné contre cette réforme, soulignant notamment que cette loi allait avoir des impacts financiers pour les villes, qui se répercuteraient inévitablement sur le compte de taxes des résidents. J’ajouterais qu’avec la valeur des maisons qui a bondi dans la dernière année, les propriétaires de maison ne doivent pas jubiler à l’idée de payer encore un peu plus de sous!

Le gouvernement du Québec a beau obliger les villes à donner un terrain avec sa réforme, il faut quand même bien les prendre quelque part ces terrains. Et s’ils n’appartiennent pas à la Ville, il faut donc délier les cordons de la bourse pour se les procurer. Ça sera le cas à Belœil; ça sera le cas à Otterburn Park. Et plus on attend, plus les terrains prennent de la valeur.

Et ce n’est pas juste de trouver le terrain; faut que les voisins en veuillent de cette école. La débâcle du dossier du parc de la Baronne, à Belœil, montre que même si on a trouvé un terrain, il se peut que les voisins bloquent un changement de zonage nécessaire, comme ce fut le cas l’année dernière. C’est ce qui fait que les jeunes élèves belœillois seront encore serrés cette année, et l’année suivante, car les espoirs d’avoir une nouvelle école pour la rentrée 2024 s’amenuisent. À moins d’une surprise…

En attendant, on patche à coup de classes modulaires. Ah, paraît que c’est bien fait, me dit une amie prof. Tant mieux, je ne souhaite que le meilleur aux élèves et au personnel enseignant. Ça reste tout de même du patchage.

Avant de conclure, on parle du CSSP et des villes. Mais on oublie toujours les promoteurs immobiliers. Je ne m’attends pas à ce qu’un promoteur pense à prévoir des écoles lorsqu’il développe ses maisons en rangées au look unifié. Mais peut-être qu’on devrait les inciter à être un peu plus « prévoyants » lorsqu’on leur accorde les permis pour refaire le visage de la ville. C’est peut-être ce qui manque un peu dans tout ce processus : de la prévoyance tout au long du processus. Ne pas attendre que ça déborde pour réagir.

image