Depuis au moins six ans, plusieurs résidents sont pris avec une voisine avec un style de vie insalubre. Sur son terrain, on trouve parfois des déchets à l’abandon, la présence de nombreux chats et d’odeurs très fortes qui s’en dégagent.
« Je n’invite même plus de visite dans ma cour, dit une autre voisine qui vit en face de la maison insalubre depuis maintenant huit ans. Au début, je pensais que l’odeur venait de mon terrain. Puis je me suis rendu compte que ça venait de chez [ma voisine]. Ça sent fort, c’est carrément dégueulasse. »
Tout le monde est au courant de cette problématique, mais il semble que les leviers pour forcer la dame récalcitrante à changer ses habitudes ne sont pas suffisants. Les élus et les employés d’ Otterburn Park connaissent le problème. Mais vu la nature confidentielle de la situation, les intervenants se font avares de commentaires.
Deux des voisines rencontrées confirment que des camions avec des conteneurs sont venus amasser du matériel sur le terrain et que plusieurs inspecteurs de la Municipalité ainsi que des pompiers et des policiers ont cogné à la porte de la délinquante, sans jamais avoir de réponse.
Exaspérées, les quelques voisines se sont concertées pour trouver une solution. Elles ont pensé déposer un recours collectif ou passer par la voie des tribunaux, mais l’une d’elles a confirmé qu’elles n’avaient pas à dépenser de l’argent pour faire respecter des droits municipaux. Un recours collectif pourrait aussi prendre des années, pense Mme Denoncourt. En séance publique du conseil municipal d’Otterburn Park, Mme Denoncourt a interpellé les élus d’Otterburn Park qui se sont dits au courant de la problématique. La mairesse Mélanie Villeneuve a souligné le « caractère de vie privée » du dossier et souligné qu’il s’agissait d’un dossier « délicat ». « On fait des suivis réguliers et il y a de la concertation avec différents partis. »
La conseillère Marie-Christine Moore, qui a rencontré Mme Denoncourt à son domicile, s’est dite « très sensible », notamment concernant le bien-être de cette dame et de ses animaux.
La Ville a refusé de nous accorder une entrevue. Elle n’a pas voulu nous indiquer non plus si la dame avait enfreint des règlements municipaux.
Présence des animaux
Selon les voisines, plusieurs chats ont été aperçus sur le terrain de la dame. Selon la Régie des Services animaliers, qui est mandatée par Otterburn Park pour faire appliquer la réglementation sur les animaux, il est interdit d’avoir plus de trois chats par unité d’occupation sous peine de recevoir une contravention pouvant aller de 100 $ à 600 $.
Aussi, l’accumulation de matières fécales sur un terrain et la présence d’odeurs causées par la garde d’un animal constituent des nuisances et sont punissables par une contravention du même montant.
La présence d’une odeur constitue une nuisance, mais aussi la présence d’excréments, le fait de troubler la paix ou la tranquillité, les dommages à la propriété d’autrui ou encore de nourrir des animaux sauvages ou errants.
Otterburn Park possède aussi le règlement Concernant les nuisances, la paix et le bon ordre et les endroits publics. Dans son règlement, la Ville définit la nuisance comme « tout acte ou omission susceptible de mettre en danger la vie, la sécurité, la santé, la propreté et le confort […] ou de gêner dans l’exercice ou la jouissance d’un droit commun, un ou plusieurs individus. » Une amende d’au moins 100 $ et d’au plus 1000 $ est prévue pour un individu qui transgresse le règlement.