28 septembre 2022 - 07:00
Débat électoral dans Borduas
Quatre candidats présentent leurs idées devant le public
Par: Vincent Guilbault

Simon Jolin-Barrette (CAQ), Paule Laprise (PQ), Benoît Landry (QS) et Jean-Félix Racicot (PCQ) ont accepté de présenter leurs idées devant le public lors de la tenue du débat de la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR), le 20 septembre dernier. Les quatre candidats aux élections provinciales dans Borduas ont discuté d’économie, d’environnement et de développement social devant une salle comble, au Pavillon Jordi-Bonet, à Mont-Saint-Hilaire. À noter que le candidat libéral Éribert Charles a décliné l’invitation au débat.

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Nadia D’Elia a assuré l’animation du débat qui s’est fait sans débordement. Les candidats pouvaient présenter leurs engagements pour chacun des trois thèmes, en plus d’avoir un droit de réplique d’une minute.

Invités à discuter leurs engagements pour la circonscription de Borduas, les quatre candidats ont surtout parlé des engagements de leur parti à l’échelle nationale, en soulignant l’impact d’une mesure dans la région.

Simon Jolin-Barrette

Député depuis huit ans, M. Jolin-Barrette a beaucoup axé ses interventions sur ses promesses réalisées ou en voie de le devenir, comme sur l’ajout d’une voie sur l’autoroute 20.

Concernant la hausse du coût de la vie et de l’inflation, il a présenté le « bouclier anti-inflation » de son parti qui consiste en une série de mesure, dont des baisses d’impôts, la remise d’un chèque directement aux citoyens de 400 $ ou 600 $ selon le revenu, d’un chèque de 2000 $ pour les aînés de plus de 70 ans et du plafonnement de la hausse de certains tarifs, comme l’hydroélectricité.

Plus près d’idi, le député sortant a souligné vouloir continuer de soutenir localement les organismes locaux et les organismes communautaires, notamment le service de dépannage alimentaire des Chevaliers de Colombe, a-t-il donné en exemple.

Sur la question de l’environnement, Simon Jolin-Barrette a mis l’accent sur l’importance de la transformation de l’économie pour la rendre plus verte, citant en exemple l’adoption de la loi anti-forage sur le sol québécois qui met fin à la recherche et à la production d’hydrocarbures. Un gouvernement de la CAQ voudra se concentrer sur l’hydroélectricité afin de faire du Québec « la batterie » de l’Amérique du Nord.

Le député a parlé de protéger la rivière Richelieu et ses berges par la mise sur pied d’un fond bleu. M. Jolin-Barrette a d’ailleurs rappelé que son gouvernement avait déjà investi « 21 millions de dollars dans la circonscription pour mettre à jour les infrastructures municipales d’eau ».

En matière de développement social, le caquiste souligne que « 300 places de garderie sont en cours de réalisation pour répondre aux besoins » dans la circonscription et qu’au niveau national, toutes les places en garderies non subventionnées seront converties en places subventionnées dans le premier mandat. Il a aussi rappelé que le financement pour école à Belœil et une à Otterburn Park était déjà entre les mains du centre de service et des villes. Il a aussi souligné que son gouvernement a déjà commencé à bâtir de plus belles écoles et que les éducatrices et les enseignants ont reçu des augmentations salariales.

Le député veut aussi faire du tourisme et la mise à jour de la route 116 ses priorités pour la région.

Simon Jolin-Barrette.
Photo Robert Gosselin.

Paule Laprise

La candidate du Parti québécois a été un peu moins précise sur ses engagements concrets, soulignant l’importance de la souveraineté du Québec. Jusqu’à tout récemment employée au cabinet de la whip du Bloc québécois, Mme Laprise a dit constater que « la voix des Québécois ne résonne pas au-delà des frontières du Québec ».

Elle a consacré une bonne partie de son droit de parole pour parler de l’importance de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. Pour face à l’inflation, elle a rappelé l’engagement de son parti de remettre une allocation unique de 1200 $ pour les personnes ayant un revenu inférieur à 50 000 $ et 750 $ pour celles ayant un revenu entre 50 000 $ et 80 000 $ et de doubler le crédit d’impôt pour solidarité pour soutenir les ménages à faible ou à moyen revenu.

Selon elle, la lutte à la pauvreté doit se faire « en continu » et passe notamment par la modernisation de nos infrastructures et par l’aide aux entreprises, surtout lorsqu’il est question de leur donner accès à de meilleurs équipements technologiques. « On dit non aux baisses d’impôt et de taxe pour éviter de pelleter en avant » les problèmes d’aujourd’hui aux générations futures, a-t-elle ajouté.

La candidate du PQ a rappelé que l’environnement est une question transversale, qui doit être prise en compte dans toutes les décisions du gouvernement. Elle a rappelé l’importance d’accélérer l’électrification des transports, de diminuer le recourt à la voiture individuelle et de mettre de la pression sur les constructeurs de voitures pour la vente de voitures électriques.

Mme Laprise veut aussi soutenir les initiatives citoyennes et les groupes spécialisés pour aider à l’entretien de la rivière Richelieu, « qui fournit en eau 250 000 personnes dans la région ».

Concernant le développement social, Mme Laprise trouve inconcevable qu’un parent doive encore se demander au Québec si son enfant aura une place en CPE, alors que la question ne se pose pas pour une place à l’école.

Pour la région, Mme Laprise veut faire de l’accès à un logement ou à une propriété son principal cheval de bataille. Elle propose de jouer le rôle de rassembleuse pour inviter tous les intervenants concernés, les entreprises et les décideurs en matière de logement et d’habitation à « travailler ensemble à trouver des solutions ».

Paul Laprise.
Photo Robert Gosselin.

 

Jean-Félix Racicot

Le candidat conservateur a passé une bonne partie de son temps à attaquer le gouvernement de la CAQ et à condamner les consignes sanitaires pendant la pandémie de COVID-19.

Sur les questions économiques, il veut que les électeurs se débarrassent des gouvernements qui ont causé l’inflation et la hausse du coût de la vie. « C’est la faute du gouvernement qui a financé des gens à rester chez eux sans travailler », a-t-il dit en référence aux mesures gouvernementales. Pour combattre la récession et la hausse des taux d’intérêt, le candidat conservateur parle de baisser les impôts, de permettre l’exploitation des hydrocarbures et de revoir et bonifier le programme pour immigrants investisseurs du Québec.

Sur les questions environnementales, M. Racicot ne s’engage en rien, promettant que « le socialisme camouflé en environnementaliste moralisateur » ne sera pas dans les politiques de son parti.

Il condamne les autres partis de vouloir « revoir notre mode de vie » et notre système économique avec leurs propositions environnementales. La densification urbaine imposée par les gouvernements est une façon d’imposer aux gens une façon de se nourrir, de se loger et de se déplacer, dit-il.

Pour le thème du développement social, le candidat s’est aussi mis en mode attaque contre les politiques de la CAQ, et il a condamné la fermeture des écoles pendant la pandémie.

De son côté, il propose une allocation de 200 $ aux parents pour qu’ils « décident eux-mêmes comment faire garder leurs enfants ».

Au niveau local, il veut faire du transport sa priorité, rappelant que de nombreuses mesures urgentes doivent être prises pour sécuriser certains lieux problématiques, par exemple sur la route 116 ou sur la rue Richelieu. Pour accélérer la prise de décision, il pense comme son parti qu’il faut « décentraliser la prise de décision vers les paliers municipaux. Que les décisions qui sont en lien avec le transport et qui ont un effet direct sur la vie des citoyens soient prises par les milieux locaux ».

Il veut comme son parti introduire l’apport du privé en santé.

Jean-Félix Racicot.
Photo Robert Gosselin.

Benoît Landry

Avec une voix moins portante, M. Landry a eu plus de difficultés à se faire entendre.

Se disant écologique depuis plus de 40 ans, le candidat solidaire a toutefois martelé le thème de l’environnement, parlant même de la « carte de crédit écologique débordante en 2030 » si rien n’est fait pour changer le mode de vie des Québécois.

Sur les questions économiques, M. Landry a proposé de s’attaquer à l’obsolescence programmée, pour permettre aux ménages d’économiser, mais aussi d’éviter le gaspillage. « La lutte à la pauvreté passe par ce genre de mesures structurantes. » Il a aussi proposé de contrôler le prix des logements pour lutter contre la crise.

Pour lutter contre la hausse du coût de la vie, Québec solidaire propose une augmentation du salaire minimum à plus de 18 $ de l’heure.

Pas question de promettre des baisses d’impôts. Pour permettre aux ménages de souffler, il faut des initiatives quotidiennes, comme l’implantation de Pharma Québec, une société d’État pour contrôler le prix des médicaments et l’approvisionnement en médicaments.

Il insiste sur le fait que la protection de l’environnement ne passe pas seulement pas la réduction des gaz à effet de serre, mais par d’autres mesures comme la protection de la biodiversité, la préservation de l’eau ou le contrôle des pesticides. Selon lui, le budget du ministère de l’Environnement est encore et toujours à la traîne et le nombre d’inspecteurs sur le terrain est insuffisant. Au-delà du contrôle, il dit vouloir « être un allié des municipalités et des groupes environnementaux ». Il veut aussi aider le milieu agricole à faire partie de la solution environnementale, notamment avec un appui financier, des politiques d’achat local et en évitant l’étalement urbain.

Sa priorité dans la région sera aussi les changements climatiques. « Un monde plus écologique, c’est aussi un monde où on passe plus de temps avec ceux qu’on aime plutôt que de passer notre temps dans le trafic. C’est d’investir dans le transport pour revoir les circuits d’autobus et l’autopartage. » Il tient aussi, localement, à favoriser la création d’écoquartiers.

Concernant la thématique du développement social, le candidat de QS souligne les promesses de son parti de construire 25 000 logements sociaux écologiques, d’investir dans la création d’un un programme d’assurance dentaire et de santé mentale et aussi un appui financier allant jusqu’à 15 000 $ pour un proche aidant.

Il s’est dit craintif devant la proposition conservatrice d’introduire le privé en santé et il aimerait que le gouvernement cesse de financer les écoles privées.

Benoît Landry.
Photo Robert Gosselin.

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