Du 19 au 21 janvier, elle montait sur scène avec l’OM et Kensho Watanabe pour interpréter le Concerto pour piano de la compositrice lettone Lucija Garūta. Cette série de concerts a culminé le 21 janvier à la Maison symphonique de la Place des Arts. Élisabeth Pion a eu la chance d’adresser quelques mots au public pour parler des différentes influences de cette compositrice « dissidente » trop peu connue ici, de même que son propre processus de recherche influençant son interprétation de l’œuvre qui n’avait jamais été jouée en Amérique du Nord avant qu’elle et l’OM s’y penchent. Son interprétation envoûtante a mérité une ovation debout à la fin du concerto.
Puis, après quelques jours de repos, Élisabeth Pion est retournée sur scène, cette fois à l’église Sacré-Cœur de McMasterville pour un récital, dont le programme n’a été dévoilé qu’au début du concert. Elle a proposé un vaste programme allant du baroque à la musique moderne, en passant par le classique. Elle a d’ailleurs accordé autant d’importance aux incontournables qu’à des compositeurs moins connus et n’a pas oublié les femmes dans son programme qui a visiblement été bien apprécié par le public présent malgré la pluie verglaçante qui tombait ce soir-là. La dernière pièce du récital, « Tico-Tico no Fubá », une transcription de Marc-André Hamelin de la composition d’Abreu, a apporté une touche de légèreté pour conclure la performance en beauté, l’amenant à recevoir une ovation bien sentie. Son récital a été suivi d’une session de questions-réponses avec le public, permettant de lever le voile sur la réalité d’une interprète classique professionnelle.
Après cette dernière performance, la pianiste a confié à L’ŒIL que le prestige d’une salle n’avait rien à voir avec son niveau de stress avant une performance. Pour elle, après deux autres concerts dans différentes salles de Montréal, sa performance à la Maison symphonique était « un bonbon » où elle a eu beaucoup de plaisir à jouer. Et même si elle s’est montrée en contrôle à McMasterville, elle s’est avouée extrêmement stressée à l’idée de jouer devant autant de gens qui la connaissent et la suivent depuis des années.
Après quelques jours de repos, Élisabeth Pion a pris l’avion pour Genève, en Suisse, pour retrouver sa mentore, la Vénézuelienne Gabriela Montero, qui va l’aider à poursuivre son développement comme artiste. Elle reviendra toutefois au Québec pour un concert avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières le 17 mars.