La question m’intéresse. beaucoup. Je suis encore surpris de voir que des yeux s’agrandissent lorsque je parle de ChatGPT, par exemple, ce robot conversationnel qui peut nous pondre des textes ou encore répondre à nos questions, ou encore ces générateurs d’images qui peuvent carrément créer des pièces d’art; et ce n’est que le début.
J’aime toutes les questions légales, philosophiques et technologiques que soulèvent ces nouvelles IA (intelligence artificielle). Naturellement, je m’inquiète de leur impact dans nos vies, sur les bouleversements sur nos vies et le milieu du travail. Mais je m’inquiète surtout des disparités entre les gens qui sauront les utiliser, et ceux qui ne les comprendront pas.
Bien sûr, nous avons le réflexe de penser encore aux plus âgés. Je suis à même de le constater quotidiennement. J’ai dû expliquer à de nombreuses reprises au téléphone le fonctionnement d’une adresse courriel à une personne qui préférait le fax ou encore venir me porter son message en mains propres plutôt que de faire face à un écran. Je fonctionne maintenant dans un environnement de travail complètement numérisé et je m’attends à la même chose des autres.
Pourtant, les personnes âgées ne sont pas les seules en difficulté. Certes, les plus jeunes sur le marché du travail maîtrisent la Suite Office et savent comment envoyer un courriel ou sauvegarder un fichier. Mais maîtrisent-ils la protection et le stockage des données? Comprennent-ils les enjeux des gestionnaires de mots de passe ou d’identifiants numériques? Parfois oui. Mais certains non, et ce sont parfois eux qui gèrent les données au sein d’un OBNL.
On se dit alors que les ados et les enfants sont déjà plus en avance que leurs parents. À bien écouter mes amis profs, ce n’est pas aussi vrai qu’on le pense. Les jeunes maîtrisent les applications numériques, autant TikTok que YouTube. Ils vous enlèveront volontiers la commande du cinéma maison des mains pour aller plus vite que vous. Mais connaissent-ils vraiment l’informatique? Un de mes amis me dit que certains élèves, au secondaire, ne comprennent pas les concepts de dossiers sur les ordinateurs, ou encore comment naviguer dans l’environnement d’un ordinateur. Pourquoi? Sûrement un paquet de raisons, allant de l’intérêt de chacun ainsi que d’autres critères socio-économiques. Mais une partie de la réponse vient notamment des applications, qui sont tellement faciles d’utilisation qu’elles ne demandent aucun effort de la part de leurs utilisateurs. Alors que ma génération des 35-50 apprenait à utiliser des courriels, à naviguer sur le web, à coder un peu ici et là et à se débrouiller sur un ordinateur, nos jeunes, eux, ne font que peser sur un bouton et le cellulaire s’anime. Ça les rend performants sur les réseaux sociaux, mais ça n’améliore en rien leur maîtrise des enjeux que je mentionne comme la protection des données ou l’impact des technologies dans nos vies.
Clairement, l’informatique et la maîtrise du langage numérique devraient prendre plus de place sur nos bancs d’école pour éviter encore plus les disparités entre ceux qui maîtrisent ces outils et ceux qui ne s’y intéressent pas.