C’est la sortie médiatique de M. Gagnon dans nos pages à la fin octobre qui a déclenché des tensions au sein du conseil municipal de Belœil. Le conseiller avait accordé une entrevue à L’ŒIL concernant le dépôt d’un mémoire dans le cadre des consultations publiques sur l’avenir du terrain de golf, dans lequel il proposait une quatrième option. Depuis, « c’est tendu de façon générale », affirme M. Gagnon.
La mairesse Diane Lavoie affirme qu’elle n’a jamais empêché M. Gagnon de déposer un mémoire, mais que c’est bien la sortie médiatique qui a mis le feu aux poudres. « Je savais qu’il allait déposer un mémoire, mais il ne nous a jamais dit qu’il allait dans les médias. Même s’il dit qu’il l’a fait en tant que citoyen, ça demeure qu’il a eu de la visibilité parce qu’il est un élu. On était tous d’accord pour rester neutres pendant les consultations. Le conseil était déçu. »
Selon M. Gagnon, le Club de golf Belœil a réclamé sa destitution à la présidence du CCU. Après la publication de l’entrevue dans nos pages, des membres du Club de golf ont accusé le conseiller d’être en conflit d’intérêts et d’avoir contrevenu à son devoir de réserve sur les réseaux sociaux. Le Club a par la suite transmis une lettre aux élus demandant la destitution de M. Gagnon du CCU. Le conseiller a choisi de quitter la présidence du CCU afin d’éviter toute distraction de l’enjeu principal, dit-il. Réginald Gagnon quitte le CCU après dix ans d’implication, mais maintient qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts.
« On ne peut pas demander aux personnes sur le conseil et sur le CCU de ne pas exister ou d’être à la retraite. Un conflit d’intérêts, c’est que tu as un problème entre ta mission et ton intérêt personnel. Dans le dossier du golf, je ne le vois vraiment pas. C’est une allégation pour salir. C’est sûr que je ne suis pas content. »
De son côté, la mairesse précise que les pressions venaient de toutes parts, autant des personnes en faveur du changement de zonage que des personnes en faveur du parc et même des personnes ne s’étant pas positionnées.
« On lui a répété à plusieurs reprises. Ce n’est pas à cause de la lettre du golf. [M. Gagnon] a un devoir de réserve en tant que président du CCU. Il a une obligation d’être prudent et de ne pas distraire le débat. […] Je sais très bien qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts. Je le crois. Le dossier du golf soulève les passions. Il faut être plus blanc que blanc. Le risque est dans l’apparence de conflit d’intérêts. C’est un dossier important pour les citoyens. On a demandé à M. Gagnon de se retirer pour un an pour temporiser le débat », ajoute Mme Lavoie.
En séance du conseil du 23 novembre, les élus ont nommé les élus Jean-Yves Labadie à la présidence du CCU et Renée Trudel en tant que membre du comité.
Quitter le parti politique
Le conseiller Réginald Gagnon quitte aussi l’Équipe Diane Lavoie et devient un conseiller indépendant, ce qui lui permet de retrouver une liberté de parole, ajoute-t-il.
« Je compte bien m’en servir. J’aurais pu sortir l’option numéro quatre [concernant le golf] bien avant si je n’avais pas été membre de l’équipe. On est liés évidemment par le parti. Mais j’ai réagi parce qu’à un moment donné, je trouvais la guerre totalement injuste sur le terrain. J’ai décidé de présenter [la quatrième option]. Ça a créé des remous. L’une des raisons pour lesquelles je démissionne, c’est que maintenant que je ne fais plus partie d’une équipe, je peux dire ce que je veux, quand je veux », mentionne-t-il.
La mairesse assure n’avoir que du respect pour M. Gagnon. « Il apporte une belle vision dans les discussions. Nous ne sommes pas en mauvais termes. Je dois travailler avec lui pendant encore plusieurs mois. »
Les prochaines élections municipales se tiendront le 7 novembre 2021. M. Gagnon ne compte pas se représenter comme conseiller municipal. Concernant son intention de briguer la mairie, sa réflexion n’est pas terminée. « Je suis en train de tester mes appuis et de voir mes possibilités. »