Élu maire par acclamation, Martin Dulac n’a pas eu à vivre le rythme effréné d’une campagne électorale. Il avait toutefois, de son propre aveu, d’énormes souliers à chausser en succédant à Gilles Plante, en poste à la mairie depuis 24 ans et préfet de la MRC de la Vallée-du-Richelieu pendant plus d’une décennie.
« M. Plante était très influent dans la région. C’est un leader, une personne attentionnée et très impliquée dans ses dossiers. C’est exceptionnel d’avoir eu quelqu’un à la mairie pendant aussi longtemps et de l’avoir fait avec autant de passion, ajoute M. Dulac. Il avait son style, et moi j’ai mon style et je réussis à avancer là-dedans. »
Celui qui occupait auparavant un poste de conseiller municipal depuis 2014 a dû aussi faire sa place sur l’échiquier régional, notamment à la MRC, où il avait à ses côtés des gens plus expérimentés. « Il fallait d’abord apprendre les règles du jeu. J’étais attentif et j’écoutais ce qui se passait. Mais rapidement, j’ai compris comment ça fonctionnait. Aujourd’hui, j’interviens beaucoup dans les décisions qui sont prises à la MRC et dans les conseils des différentes régies. Bien humblement, je suis capable de bien faire valoir mes points de vue auprès de mes collègues, même s’ils sont là depuis longtemps. J’amène une vision différente du fait que je suis un nouvel élu. »
Année d’apprentissage
Martin Dulac reconnaît que la première année de son mandat en a été une d’apprentissage afin de se familiariser avec ses nouvelles fonctions et devoirs. « La courbe d’apprentissage est accentuée alors qu’on touche des sujets variés comme la sécurité publique, le recyclage, l’organisation des camps de jour et des loisirs ou encore l’entretien des rues. Il faut être informé de chacun des dossiers. »
L’an un de M. Dulac à la mairie s’est aussi inscrit en continuité du précédent conseil, puisque l’élu devait finaliser des projets préparés avant le début de son mandat. « Ne pensons qu’aux travaux d’infrastructure du secteur villageois; on parle de 3,6 M$ d’investissements. Il y a eu aussi l’implantation de la patinoire réfrigérée alors que les travaux commençaient quand je suis arrivé. Il y a aussi les jeux d’eau, dont j’ai assisté à l’inauguration. Bref, il y avait beaucoup de projets lancés et qui occupaient l’administration, ce qui m’a donné le temps de me familiariser avec mon travail, avance-t-il. Je pense que l’actuel conseil est en train de donner sa propre couleur et de mener la municipalité vers de nouvelles orientations, qui ne sont pas meilleures ou pire qu’avant. Chaque organisation doit changer et évoluer dans le temps. »
Le maire de McMasterville s’estime chanceux d’avoir pu compter pendant la première année sur les services de la directrice générale Lyne Savaria, en poste depuis 2003. À l’hiver 2019, elle a annoncé qu’elle quittait ses fonctions pour relever de nouveaux défis à Varennes.
« C’est tout un défi de perdre le pilier de l’administration municipale. C’est tout un bagage de connaissances des dossiers qui part avec elle. L’équipe qu’elle avait mise en place était très solide. Nous avons par la suite procédé au recrutement du nouveau directeur général qui s’est très bien intégré à l’équipe. Une de mes grandes réalisations est d’avoir réussi à maintenir un climat de confiance et de bonne entente au sein de l’hôtel de ville. C’est essentiel pour un conseil municipal et une administration. »
Martin Dulac est devenu maire à temps plein, ce qui lui a permis d’acquérir encore plus de connaissances et les mettre à profit. « Je m’implique auprès de la Fédération québécoise de la municipalité, qui m’a amené à rencontrer des maires de municipalités de partout au Québec, renchérit-il. Ça me permet d’aller chercher de l’expérience des autres pour être plus efficace quand je reviens au conseil. »
Plusieurs réalisations à son actif
Martin Dulac cite aussi plusieurs réalisations dans son bilan de mi-mandat. Il a d’abord mis les efforts pour optimiser les moyens de communication avec les citoyens en étant actif sur les médias sociaux. « On veut aussi avoir une application pour être en contact avec les gens afin qu’ils soient à l’affût de ce qui se passe à McMasterville. »
La Municipalité s’est aussi concentrée sur la sécurité dans les rues, un élément soulevé par les citoyens lors du porte-à-porte de M. Dulac. Autour de l’école de la Farandole, la Municipalité a modifié la réglementation concernant le stationnement. Il y a aussi eu la mise en place de corridors scolaires. « On continue de regarder ce qui pourrait être fait dans certaines rues pour réduire la vitesse des automobilistes. »
L’élu est aussi fier de l’amélioration des espaces publics, citant des investissements dans les parcs Denis-Beauregard et des Érables. Il assure que le travail se poursuivra dans les autres espaces de la municipalité.
« En matière de saine gestion de gouvernance, on maximise l’utilisation de chaque dollar pour en redonner le plus aux citoyens. Nous avons changé nos luminaires pour de la technologie au DEL. Nous avons mis en place une direction des communications, des modifications à notre plan de circulation ainsi qu’un conseil sans papier, énumère le maire. Il y a eu aussi le règlement sur le stationnement hivernal ainsi que sur les couches lavables et des subventions sur le plan des activités pratiquées à l’extérieur de la municipalité. »
Encore du pain sur la planche
D’ici les prochaines élections, Martin Dulac veut poursuivre dans la mise en place de mesures vertes respectant les principes du développement durable. Il prévoit faire planter 250 arbres sur trois ans. Il aimerait aussi mettre en place une planification stratégique, outil qui permettrait à la Municipalité de mieux s’orienter. Il veut aussi s’assurer que le développement résidentiel se fasse harmonieusement avec le cadre bâti. La Municipalité va surveiller attentivement le développement des terrains vacants de l’ancienne usine CIL, situés derrière la gare.
Un autre dossier important est celui des terrains appartenant à la Municipalité situés dans le coin du boulevard Constable. McMasterville veut modifier le règlement de zonage pour les vendre à un éventuel développeur par appel de projets. Cette avenue permettrait ainsi au conseil de tirer de nouvelles sources de revenus afin de notamment poursuivre l’amélioration des espaces publics. « Nous avons envoyé une lettre personnalisée aux résidents du secteur pour les inviter à une séance de consultation publique. Il y a eu une mobilisation inattendue. Des gens du secteur ne sont pas d’accord à ce qu’il y ait du développement. Nous entendons les commentaires et les critiques et on ajuste le règlement de zonage. On a eu même une demande de tenue de registre, rapporte-t-il. On a bon espoir de convaincre les gens que c’est une bonne décision pour la communauté mcmastervilloise. »