Avec la nouvelle loi, les élus municipaux seront plus autonomes. On considère les Villes comme des gouvernements de proximité. Par exemple, certaines dépenses d’infrastructure n’auront plus à être soumises au processus référendaire. Je me fais prudent ici, puisque les dispositions de la loi sont complexes et le cafouillage sur la tenue d’un registre à Mont-Saint-Hilaire sur le projet d’urbanisme durable montre que même les spécialistes s’y perdent.
M. Lisée s’est toutefois montré assez en faveur de ces nouvelles dispositions. Par exemple, des élus pourraient troquer la tenue d’un registre par des séances d’information et passer ensuite un règlement pour adopter une dépense importante sans registre. L’électeur pourrait s’opposer seulement lors des élections. Un projet comme la rénovation du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, à Belœil, il y a quelques années ne serait pas soumis au processus référendaire, comme ce fût le cas. L’enjeu serait devenu électoral. (Encore une fois, peut-être que certaines dispositions de la loi n’auraient pas permis au projet d’éviter la tenue d’un registre. Je me sers du boulevard comme exemple seulement.)
C’est ici que ma pensée diverge de celle de M. Lisée. J’accepte de remettre plus de pouvoir entre les mains des élus municipaux. Mais si l’expérience du boulevard nous apprend quelque chose, c’est que la tenue d’un référendum peut forcer une administration locale à consulter sa population, et même à revoir carrément le projet. La réfection avait finalement coûté moins cher que la première ébauche.
On voit à Mont-Saint-Hilaire comment une élection basée en partie sur un enjeu de modification de règlements (avec la zone A-16) peut être toxique. On aimerait pouvoir parler de ce dossier de densité en dehors des élections, lors de soirées de consultation, par exemple. Maintenant, les opposants de M. Corriveau vont l’attaquer surtout sur ce seul sujet, même si ce dossier ne concerne pas tous les résidents (on pourrait argumenter que ça touche tout le monde, mais vous comprenez mon point). Contrairement à M. Lisée, j’aime bien penser que l’électeur peut être plus actif dans sa communauté qu’une fois tous les quatre ans. Mais je comprends aussi que certains projets ont été bloqués seulement par une poignée d’opposants. Mais entre les deux extrêmes, pouvons-nous trouver un juste milieu?
Sinon, le reste de notre discussion avec Lisée a été très enrichissante, mais à plus d’un an des élections, l’aspirant premier ministre devait rester vague sur certaines questions, comme la santé (pas question de tuer la réforme Barrette) ou l’amélioration de la fluidité sur notre réseau routier. J’ai bien hâte aussi de connaître le futur candidat péquiste dans Borduas. Les candidatures affluent en grand nombre, dit-il. Et les électeurs péquistes, frileux lors de la dernière élection, pourraient ressortir l’année prochaine. Il est vrai que le député actuel Simon Jolin-Barrette a remporté son siège avec seulement 100 voix d’écart. Mais depuis trois ans, la CAQ prend de l’envergure et M. Jolin-Barrette, porte-parole en matière de justice, a même été salué par ses pairs à l’Assemblée nationale.
Mais bon, on verra tout ça l’année prochaine. Le municipal d’abord. Une élection à la fois svp.
13 octobre 2017 - 14:31
Rencontre avec Lisée
Vincent Guilbault
Un mot sur notre rencontre avec Jean-François Lisée et la Loi 122. Notre conversation a été très longue avec M. Lisée; pour une question d’espace, l’article de ma collègue omet volontairement certains sujets pour tenter de synthétiser la pensée du candidat et pour nous concentrer sur les enjeux locaux. Nous avons toutefois abordé en entrevue le sujet de la Loi 122 et du pouvoir accru des municipalités.
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