Pourquoi suis-je allé au Burundi ? Tout simplement parce que, il y a environ deux ans, le bureau du consul honoraire du Burundi a ouvert ses portes à Mont-Saint-Hilaire. C’est à ce moment que ce diplomate a lancé l’idée d’avoir un jumelage avec la ville de Bujumbura, la capitale du pays.
Quant à moi, j’ai vu une occasion d’établir une relation culturelle avec une ville d’Afrique.
Pendant mon séjour, les représentants de Bujumbura ont indiqué que la ville avait grandement besoin d’aide sur le plan environnemental. Quand j’ai vu l’état de leur dépotoir, en fin de vie, je leur ai proposé de regarder la possibilité de les mettre en relation avec des entreprises de ma région, qui pourraient être en mesure de les aider.
Je tiens à préciser mes propos concernant la MRC. Tout d’abord, il faut noter que le libellé de l’entente ne correspondait pas à nos discussions. Ce que j’ai fait, tout simplement, c’est offrir de discuter avec la MRC pour voir comment nous pourrions aider Bujumbura sur le plan de la gestion des déchets parce que nous possédons une grande expertise à ce sujet.
Il est vrai que l’entente peut être interprétée comme engageant la responsabilité de la MRC. Ce n’était pas mon intention et je m’en excuse.
L’objectif de cette mission humanitaire se limitait au secteur municipal. Après analyse, je constate que la couverture médiatique qu’elle a suscitée a été de nature plus nationale.
Je n’avais pas la prétention d’agir comme un politicien fédéral ni comme un diplomate professionnel.
Quant à ma rencontre avec le président du Burundi, j’ai entendu nos concitoyens et je comprends leur colère.
Je ne savais pas que j’allais le rencontrer. En arrivant devant lui, vous comprendrez que je ne pouvais faire autrement que lui serrer la main.
Je ne possède aucune connaissance en relations internationales. Quant au consul, son entrée en fonction récente ne lui permettait pas de bien encadrer le déroulement du séjour.
Comme je n’étais appuyé par aucune équipe pour préparer ma mission, il aurait fallu que je fasse plus de recherches pour bien comprendre la situation politique. Je ne l’ai pas fait et ce fut une erreur.
J’ai aussi été dans l’erreur en pensant qu’une telle mission pouvait demeurer de nature strictement municipale.
En conclusion, oui, je regrette ce voyage, malgré mes bonnes intentions.
Je tiens à dégager publiquement le conseil municipal, les employés de la Ville et la MRC de toute responsabilité concernant cette mission. J’en assume l’entière responsabilité.
J’ai le sentiment d’avoir payé cher cette aventure, autant sur le plan financier que sur celui de ma santé, qui en a été très affectée. D’ailleurs, je ne réclamerai pas le 1000 $ consenti au préalable pour ce voyage.
Je ne recherche pas le pardon. J’aimerais plutôt que l’on comprenne que j’ai agi en toute bonne foi, sur la base de bonnes intentions. Je voulais simplement faire profiter Mont-Saint-Hilaire d’une occasion unique d’établir un échange culturel entre deux villes.
Après avoir repris des forces, j’ai bon espoir que nous pourrons désormais, ensemble, nous concentrer sur les nombreux dossiers qui concernent les citoyens de Mont-Saint-Hilaire.
Merci à mon épouse, mes enfants, mes amis, les citoyens et certains membres du conseil pour leur soutien dans cette dure épreuve et au plaisir de vous revoir.
Yves Corriveau