Non seulement le nombre de logements sociaux est plus bas qu’ailleurs, mais certains de ces logements sont même inhabitables en raison de leur mauvais état. Le taux de logements sociaux est de 44 par 1000 ménages pour l’ensemble du Québec. Le taux est plutôt de 20 pour 1000 dans la MRC de la Vallée-du-Richelieu. Depuis 1997, 108 logements sociaux ont vu le jour dans la MRC, mais aucun au cours des 10 dernières années.
C’est ce qui ressort d’un forum sur le logement social, qui s’est tenu le 19 avril afin d’y présenter une étude sur les besoins en logements de la région. L’étude a été réalisée par un expert-conseil, une représentante de la Direction de santé publique et une équipe de chercheuses de l’Université de Montréal.
« Somme toute, on a constaté qu’on a du recul et du chemin à faire pour être capables de rattraper ce que les autres municipalités ou d’autres régions font au Québec. Le prix moyen dans certains secteurs dans la région est plus haut qu’à Montréal. On parle d’une incapacité pour les gens de se loger dans la région, surtout si ce sont des jeunes qui commencent à travailler ou des personnes âgées. Les gens ne peuvent pas rester dans la région », affirme Mme Martel.
La région métropolitaine de Montréal présente un prix moyen des loyers de 891 $, conclut l’étude en utilisant des statistiques de la SCHL en 2019-2020. Le prix moyen de la zone englobant Belœil, McMasterville, Saint-Basile-le-Grand et les environs est de 930 $. La zone qui comprend Chambly, Carignan, Mont-Saint-Hilaire, Otterburn Park et les environs présente un prix moyen des loyers de 943 $.
Un résumé de l’étude a été présenté en forum. Les conclusions auxquelles seront ajoutées les pistes de solution soulevées en forum seront présentées en juin.
Une grande demande
Selon le résumé, un seul projet potentiel de 16 unités a été identifié sur le territoire. Les listes d’attente pour un logement subventionné comptent plus de 250 ménages admissibles. Vingt-deux logements publics sont inhabités depuis plusieurs années en raison de leur mauvais état.
Les trois offices d’habitation ont été fusionnés en un seul organisme. Ce dernier gère 674 logements, soit 71 % du parc social.
Bien que plusieurs outils se retrouvent dans la cour des municipalités pour augmenter le nombre de logements sociaux, elles font face à des enjeux d’acceptabilité sociale. Les autres paliers de gouvernement devraient aussi mettre en place des lois pour protéger les logements sociaux.
« Ça ne prend pas un grand nombre de citoyens pour contrer un projet et le projet échoue. C’est le phénomène du “pas dans ma cour”. On est pris avec des préjugés envers les personnes à faible revenu. Ça fait en sorte que les citoyens sont souvent défavorables aux logements sociaux. Rien ne protège les logements sociaux et abordables », ajoute Mme Martel.
Parmi les pistes de solution, augmenter la mixité des projets de construction et une meilleure concertation régionale sur le sujet ont été soulevés. La région n’a pas de comité de défense de droit des locataires. Des discussions ont lieu pour développer une branche dans la MRC de l’organisme Logemen’mêle, un comité de défense des droits des locataires situé à Saint-Hyacinthe.
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